Plusieurs centaines de manifestants ont défilé dans les Alpes-Maritimes et le Var ce jeudi 2 octobre 2025, dans le cadre d'une journée d'action intersyndicale. Cette mobilisation visait à contester les propositions d'économies budgétaires du Premier ministre Sébastien Lecornu. Cependant, les chiffres de participation indiquent un recul notable par rapport aux précédentes journées d'action.
Les syndicats avaient appelé à cette nouvelle journée après une rencontre jugée insatisfaisante avec le Premier ministre. Ils demandent une plus grande justice fiscale et l'abandon des mesures d'austérité budgétaire. Malgré ces revendications, le taux de grévistes et le nombre de manifestants ont diminué, signalant une mobilisation moins intense à l'échelle nationale.
Points Clés
- Journée d'action intersyndicale le 2 octobre 2025 contre les économies budgétaires.
- Participation en baisse de 30% au niveau national, avec environ 250 cortèges.
- Taux de grève dans la fonction publique d'État à 4,22%, contre près de 11% le 18 septembre.
- Tour Eiffel fermée en raison d'un vote de grève majoritaire du personnel.
- Manifestations locales à Nice, Toulon, Draguignan et Saint-Raphaël.
Recul de la participation nationale
Les autorités anticipaient une baisse de la participation pour cette journée de mobilisation. Le ministère de l'Intérieur avait prévu une diminution de 30% du nombre de manifestants à l'échelle nationale. Environ 250 cortèges étaient annoncés dans toute la France.
À Paris, entre 20 000 et 40 000 personnes étaient attendues, tandis que les estimations pour l'ensemble du pays variaient entre 300 000 et 350 000 participants. Ces chiffres contrastent fortement avec ceux de la journée du 18 septembre, qui avait rassemblé entre 500 000 et plus d'un million de personnes, selon les sources.
Chiffres Clés de la Mobilisation
- 76 000 policiers et gendarmes mobilisés en France.
- 5 000 forces de l'ordre déployées à Paris.
- 250 cortèges prévus à travers le pays.
- 300 000 à 350 000 manifestants attendus au niveau national (selon les autorités).
Impact sur la fonction publique et l'éducation
Les données du ministère de la Fonction publique confirment un net recul de la mobilisation. À la mi-journée, seulement 4,22 % des agents de la fonction publique d'État (FPE) étaient en grève. Ce pourcentage est bien inférieur aux près de 11 % enregistrés à la même heure le 18 septembre.
La tendance est similaire dans les autres branches de la fonction publique. La fonction publique hospitalière a recensé 3,7 % de grévistes, et la fonction publique territoriale 2,35 %. Pour rappel, le 18 septembre, la FPE avait vu 12,7 % de ses agents en grève sur l'ensemble de la journée, sur un total de 2,5 millions d'agents.
Taux de grévistes dans l'Éducation nationale
Dans le secteur de l'éducation, le ministère a communiqué un taux de 6,42 % d'enseignants grévistes. Ce chiffre se décompose en 6,95 % pour le premier degré (écoles maternelles et élémentaires) et 6,13 % pour le second degré (collèges et lycées).
Les collèges ont enregistré le taux le plus élevé avec 7,38 % de grévistes. Les lycées généraux et technologiques comptaient 4,95 % de grévistes, et les lycées professionnels 4,5 %. En comparaison, la journée du 18 septembre avait vu 17,06 % d'enseignants en grève, dont 17,48 % dans le primaire et 16,78 % dans le secondaire.
Selon les syndicats, les chiffres étaient plus élevés. Le Snes-FSU, principal syndicat du secondaire, a estimé à 27 % le taux de grévistes dans les collèges et lycées jeudi matin, en incluant d'autres catégories de personnel. La FSU-Snuipp prévoyait 10 % de grévistes dans le primaire.
Conséquences sur les transports et le tourisme
Les perturbations ont été limitées dans le secteur des transports. La SNCF a annoncé un trafic TGV normal, avec seulement « quelques perturbations » sur les TER. Dans le transport aérien, 75 grévistes ont été recensés, entraînant « des retards à prévoir » mais avec un « impact limité ». Les aéroports parisiens n'ont pas connu de perturbations significatives.
La Tour Eiffel fermée
Un symbole national a été touché par le mouvement : la Tour Eiffel est restée fermée au public ce jeudi. La Société d'exploitation de la Tour Eiffel (Sete) a confirmé cette fermeture. Cette décision fait suite à une assemblée générale du personnel où une « large majorité des salariés s'est prononcée en faveur de la grève », a indiqué la CGT Tour Eiffel.
Jean-François Martins, président de la Sete, a déclaré que l'édifice resterait « fermé aujourd'hui » en raison du « mouvement interprofessionnel national ».
Contexte de la Mobilisation
Cette journée d'action est la troisième en peu de temps, après celles des 10 et 18 septembre. Elle s'inscrit dans un contexte de contestation des pistes d'économies budgétaires présentées par le Premier ministre Sébastien Lecornu pour le budget 2026. Les syndicats réclament des mesures pour plus de justice fiscale et rejettent ce qu'ils qualifient de « budget d'austérité ».
Mobilisations locales dans le Sud-Est
Dans les Alpes-Maritimes et le Var, plusieurs cortèges ont rassemblé des manifestants.
Nice : un millier de participants
À Nice, la manifestation est partie de la gare Thiers en direction de la place Masséna. Selon la préfecture, un millier de personnes ont participé. Les manifestants portaient des pancartes avec des slogans comme « Non à l'austérité ! » et « Macron dégage ».
- Professionnels de santé, enseignants, salariés de la grande distribution, fonctionnaires, retraités et étudiants étaient présents.
- Awen, 21 ans, étudiante, a exprimé son inquiétude face à « l'immobilisme du gouvernement » sur des sujets comme l'environnement.
- Lisa, 20 ans, a souligné l'importance de manifester pour « se rendre compte que d'autres gens sont révoltés par les mêmes choses ».
- Philémon, 22 ans, a évoqué un « ras-le-bol général de la population », notamment chez les étudiants, qui ne se sentent pas pris en compte.
- Quentin Voirin, 20 ans, secrétaire fédéral de la jeunesse communiste 06, a mis en avant la difficulté de se loger pour les étudiants à Nice et a demandé une baisse des loyers.
Le Var : Toulon, Draguignan, Saint-Raphaël
Le département du Var a également connu des rassemblements :
- Toulon : Le cortège toulonnais, estimé à près d'un millier de manifestants par les forces de l'ordre (le triple selon les syndicats), a défilé jusqu'au rond-point Bonaparte. Un pique-nique et un sit-in revendicatif étaient prévus jusqu'à 14h30. Lors de la précédente mobilisation le 18 septembre, 7 000 personnes (3 200 selon la police) avaient manifesté à Toulon.
- Draguignan : Devant la sous-préfecture, environ 200 à 250 manifestants se sont rassemblés. Les rangs étaient moins fournis que le 18 septembre (où un millier de personnes étaient présentes selon les organisateurs), mais la détermination restait intacte.
- Saint-Raphaël : Une centaine de personnes se sont réunies sur le rond-point Kennedy. Des drapeaux de la CGT, du PCF et de la CFDT étaient visibles. Un retraité a exprimé son désaccord avec les mesures gouvernementales, estimant qu'elles « vont à l'encontre des intérêts des travailleurs, des chômeurs ou des retraités ».
Réactions politiques et suites
En parallèle de ces mobilisations, des rencontres politiques sont prévues. Le Rassemblement national et le Parti socialiste seront reçus vendredi matin par Sébastien Lecornu. Ils attendent des ouvertures concernant le projet de budget 2026, menaçant d'une éventuelle censure en cas de désaccord. Les communistes et les écologistes rencontreront également le Premier ministre.
Ces discussions interviennent après que Sébastien Lecornu a présenté ses premières pistes budgétaires la semaine dernière, franchissant, selon certains, plusieurs lignes rouges, notamment pour les socialistes. Le dialogue entre le gouvernement et les partis d'opposition se poursuit donc, même si la pression de la rue semble s'atténuer.