Jean Hanot, inspecteur général de la police nationale à la retraite et ancien adjoint à la sécurité de la Ville de Nice, est décédé ce lundi à l'âge de 94 ans. Il a marqué la politique locale niçoise par sa rigueur et son dévouement, occupant des fonctions importantes au sein des services de l'État avant de s'engager dans la vie municipale.
Points Clés
- Jean Hanot est décédé à 94 ans.
- Il fut adjoint à la sécurité de Nice pendant 13 ans.
- Ancien inspecteur général de la police nationale.
- Connu pour sa rigueur et son intégrité.
- A également été conseiller général du quartier Cimiez-Rimiez-Gairaut.
Une carrière dédiée à la sécurité publique
Né en 1931, Jean Hanot a eu une carrière longue et distinguée au service de la France. Après un passage dans l'armée, il a intégré la police nationale où il a gravi les échelons. Son parcours l'a mené à des postes de haute responsabilité, témoignant de ses compétences et de son engagement.
Avant de s'impliquer dans la politique locale, Jean Hanot a notamment dirigé la police des Hauts-de-Seine. C'était une période où Neuilly-sur-Seine, chef-lieu du département, voyait l'ascension d'un jeune politicien, Nicolas Sarkozy. Cette expérience lui a conféré une connaissance approfondie des enjeux de sécurité dans des contextes variés.
Fait Marquant
Jean Hanot a achevé sa carrière au sein de la police nationale en tant qu'inspecteur général. C'est le grade le plus élevé pour un fonctionnaire de police en France, soulignant son parcours exemplaire et sa reconnaissance institutionnelle.
De la DST à la police des polices
Son expertise ne se limitait pas à la gestion des forces de l'ordre locales. Jean Hanot a également servi à la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), les services français de contre-espionnage. Cette expérience dans le renseignement a affûté son sens de l'observation et sa capacité à gérer des situations complexes.
Il a aussi occupé le poste de directeur national adjoint de la police des polices, une fonction qui implique une grande intégrité et une connaissance pointue des procédures internes. Ce rôle consistait à surveiller et contrôler l'action des policiers eux-mêmes, garantissant l'éthique et la légalité au sein de l'institution.
L'engagement politique à Nice
En 1995, quatre ans après avoir quitté le ministère de l'Intérieur pour la retraite, Jean Hanot a fait le choix de s'engager en politique. Il a rejoint la liste de Jacques Peyrat, alors candidat à la mairie de Nice. Les deux hommes se connaissaient depuis le lycée Masséna, une amitié ancienne qui a facilité cette collaboration.
Jean Hanot est devenu l'un des adjoints les plus proches de Jacques Peyrat, en charge de la sécurité. Il a exercé cette fonction pendant treize ans, jusqu'aux élections municipales de 2008. Durant cette période, il a mis en œuvre des politiques de sécurité qui ont marqué la ville.
« C'était un homme droit jusqu'au bout des ongles. Il voulait des faits précis, pas des approximations. »
Contexte Historique
L'arrivée de Jean Hanot à la mairie de Nice en 1995 s'inscrit dans une période où les questions de sécurité urbaine prenaient une importance croissante dans le débat public. Son profil d'ancien haut fonctionnaire de police était perçu comme un atout majeur pour répondre aux attentes des citoyens en matière de tranquillité publique.
Des anecdotes révélatrices de sa rigueur
Daniel Véran, ancien commandant de la police municipale, se souvient d'une anecdote illustrant la rigueur de Jean Hanot. Lors d'une inspection d'armurerie, un policier a estimé le nombre de cartouches à environ 5 000. Jean Hanot a alors renversé la caisse, exigeant un comptage précis. « À peu près, ça ne veut rien dire. Je veux un chiffre précis », aurait-il déclaré, selon Daniel Véran. Cette anecdote est souvent citée pour souligner son approche militaire et son souci du détail.
Cette rigueur, bien que parfois perçue comme intransigeante, a été une constante de son action. Elle a façonné sa réputation d'homme intègre et exigeant, tant avec lui-même qu'avec ses équipes. Sa capacité à ne pas transiger sur les principes était une de ses caractéristiques les plus notables.
Un élu engagé pour son territoire
Au-delà de ses responsabilités municipales, Jean Hanot a également été conseiller général du quartier de Cimiez-Rimiez-Gairaut. Ce quartier lui était familier puisqu'il y avait dirigé l'école des officiers de la police nationale, située à Brancolar à l'époque. Cette connaissance du terrain et des habitants a renforcé son action d'élu local.
Son mandat de conseiller général lui a permis d'aborder des problématiques plus larges, touchant directement la vie des résidents. Il a ainsi pu mettre son expérience au service du développement et de la sécurité de son canton, combinant sa vision globale de la sécurité avec une approche de proximité.
Des décisions qui ont marqué les esprits
Durant son mandat d'adjoint à la sécurité, Jean Hanot a pris des décisions qui ont fait parler d'elles. En 1995, il a découvert un micro-espion caché dans le bureau du nouveau maire Jacques Peyrat, une affaire qui a révélé son passé de contre-espion et sa vigilance.
Une autre initiative, celle de vouloir reléguer les mendiants au mont Chauve pour « nettoyer » les rues de la ville, lui a valu une mise en examen. Cette décision controversée a montré sa détermination à résoudre les problèmes de sécurité et d'ordre public, même si les méthodes n'étaient pas toujours consensuelles.
- 1995 : Jean Hanot rejoint la liste de Jacques Peyrat pour les élections municipales de Nice.
- 1995-2008 : Il exerce les fonctions d'adjoint à la sécurité de la Ville de Nice.
- Mandat de conseiller général pour le quartier Cimiez-Rimiez-Gairaut.
- Découverte d'un micro-espion dans le bureau du maire en 1995.
- Mise en examen pour une initiative controversée concernant les mendiants.
Reconnaissances et héritage
La longue carrière de Jean Hanot, tant dans la police que dans la politique, a été jalonnée de distinctions. Il a notamment été décoré de la Légion d'Honneur et de l'Ordre national du Mérite, des reconnaissances qui soulignent son engagement exceptionnel au service de la nation.
Son héritage à Nice reste celui d'un homme qui a mis la sécurité au cœur de son action publique. Sa rigueur, son intégrité et sa détermination sont des traits de caractère qui ont marqué ceux qui l'ont côtoyé. Jean Hanot laisse le souvenir d'un serviteur de l'État et d'un élu local profondément attaché à sa ville.
Le décès de Jean Hanot marque la fin d'une ère pour une figure emblématique de la sécurité et de la politique niçoise. Sa vie, riche en engagements et en responsabilités, a laissé une empreinte durable sur les institutions qu'il a servies et sur la ville de Nice.