La Métropole Nice Côte d'Azur a présenté ses orientations budgétaires pour l'année à venir, avec une annonce centrale : la stabilisation de la fiscalité locale pour 2026. Cette décision, portée par le président Christian Estrosi, s'inscrit dans un contexte de gestion budgétaire qualifiée de rigoureuse, mais fait face à de vives critiques de la part des oppositions.
Lors du conseil métropolitain du 22 octobre 2025, le débat a mis en lumière des visions radicalement différentes sur la santé financière et l'avenir du territoire, entre une majorité qui défend son bilan et des oppositions qui dénoncent un endettement et une fin de cycle.
Points Clés
- Aucune augmentation de la fiscalité locale n'est prévue en 2026 pour les ménages et les entreprises de la Métropole Nice Côte d'Azur.
- Le budget s'articule autour de la qualité du service public, la poursuite des investissements et une gestion rigoureuse.
- L'opposition critique vivement la gestion financière du mandat, évoquant un endettement élevé et une "fin de règne".
- La majorité réfute les accusations, expliquant la hausse des recettes par l'élargissement de l'assiette fiscale et non par une pression accrue.
Une Stabilité Fiscale Affichée pour 2026
Le président de la Métropole, Christian Estrosi, a dévoilé la ligne directrice de son rapport d'orientations budgétaires, reposant sur les principes de "rigueur, résilience et responsabilité". La mesure la plus marquante de cette présentation est l'engagement de ne pas augmenter les impôts locaux en 2026.
Cette promesse concerne aussi bien les particuliers que les entreprises du territoire métropolitain. La collectivité entend ainsi maintenir le cap fixé précédemment, en dépit d'un contexte national jugé "contraint".
Le projet budgétaire s'appuie sur trois axes fondamentaux :
- Assurer la qualité des services publics pour les habitants.
- Poursuivre les programmes d'investissement engagés sur le territoire.
- Maintenir une gestion budgétaire stricte et responsable.
Contexte Économique et Politique
Cette annonce intervient dans une période où de nombreuses collectivités locales en France sont confrontées à des difficultés budgétaires, entre l'inflation, la hausse des coûts de l'énergie et la diminution de certaines dotations de l'État. La décision de geler la fiscalité est donc un signal politique fort envoyé aux contribuables de la métropole.
L'Opposition Dénonce une "Fin de Cycle"
La présentation du rapport n'a pas manqué de susciter des réactions fortes de la part des groupes d'opposition. Juliette Chesnel-Le Roux, représentante des écologistes, a dressé un bilan très critique de la gestion de la majorité.
"Nous vivons la fin d’un cycle. La fin d’un règne qui se voulait bâtisseur mais qui s’achève dans la confusion, l’endettement et la lassitude des élus", a-t-elle déclaré lors des débats.
Elle a accusé l'exécutif d'avoir "vidé les caisses pour remplir les colonnes des journaux", laissant derrière lui une métropole "à bout de souffle" et un territoire "en panne".
Critiques sur la Pression Fiscale
Du côté de l'extrême droite, Valérie Delpech a également attaqué la politique budgétaire menée. Elle a ironisé sur la découverte tardive des vertus de "rigueur, résilience et responsabilité" par la majorité. Elle a pointé du doigt une "augmentation des impôts sur l'ensemble du mandat", malgré la suppression de la taxe d'habitation, et a conclu en accusant Christian Estrosi de "soumission au socialisme mental qui ruine la France".
La Majorité Se Défend et Clarifie
Face à ces accusations, le vice-président aux Finances, Philippe Pradal, a pris la parole pour défendre le bilan de la majorité. Il a qualifié les interventions de l'opposition d'"empilement de slogans" et a tenu à rétablir ce qu'il nomme "la vérité des chiffres".
Concernant la notion de "fin de cycle", il a expliqué que les niveaux d'investissement actuels sont logiques, car les grands projets structurants arrivent à leur terme. "Tous les grands projets ont un début et une fin, nous accompagnons l’évolution de nos projets", a-t-il précisé.
Recettes Fiscales vs Pression Fiscale
Philippe Pradal a apporté une clarification technique importante. Il a souligné que l'augmentation des recettes fiscales de la Métropole ne provient pas d'une hausse des taux d'imposition, mais de l'élargissement de l'assiette fiscale. Cela signifie que la base sur laquelle l'impôt est calculé a augmenté, notamment grâce au dynamisme économique et démographique du territoire, sans que la pression sur chaque contribuable ait été alourdie.
Cette défense met en avant une gestion qui, selon la majorité, a su accompagner le développement du territoire sans pour autant augmenter la charge fiscale pesant sur ses habitants et ses entreprises. Le débat d'orientations budgétaires a ainsi posé les bases des discussions à venir pour le vote du budget primitif, qui s'annonce tout aussi animé.





