Nathalie Coggia, candidate de la majorité présidentielle, a remporté dimanche l'élection législative partielle dans la 5e circonscription des Français de l'étranger. Elle a largement devancé son adversaire, Martha Pecina de La France insoumise, dans un scrutin organisé suite à l'invalidation de l'élection du député sortant.
Points Clés
- Nathalie Coggia (Renaissance) a été élue avec environ 65 % des voix.
- Le scrutin concernait les Français résidant en Espagne, au Portugal, à Andorre et à Monaco.
- L'élection a été déclenchée par l'invalidation du député sortant, Stéphane Vojetta, pour des irrégularités financières.
- Cette victoire renforce la position de la majorité présidentielle parmi les représentants des Français établis hors de France.
Une victoire décisive pour la majorité présidentielle
Le résultat du second tour de cette élection législative partielle a été sans équivoque. Nathalie Coggia, candidate investie par Renaissance, a recueilli un soutien massif des électeurs, consolidant ainsi la présence du parti présidentiel dans cette circonscription stratégique qui couvre la péninsule ibérique.
Selon les chiffres communiqués par le député sortant Stéphane Vojetta, dont Nathalie Coggia était la suppléante, la candidate aurait obtenu environ 65 % des suffrages exprimés. Ce score représente une victoire nette face à Martha Pecina, la candidate de La France insoumise (LFI).
La nouvelle de cette victoire a été rapidement saluée par les cadres de la majorité. Gabriel Attal, chef de file de Renaissance et ancien Premier ministre, a réagi sur le réseau social X. Il a qualifié le résultat de « victoire nette et sans appel », ajoutant que c'était « une bonne nouvelle pour le pays ».
La 5e circonscription en chiffres
Cette circonscription regroupe les citoyens français résidant dans quatre pays : l'Espagne, le Portugal, Andorre et Monaco. Elle est l'une des onze circonscriptions législatives des Français établis hors de France, représentant une diaspora importante et active sur le plan politique.
Le contexte d'une élection provoquée
Ce scrutin partiel n'était pas prévu au calendrier électoral habituel. Il a été rendu nécessaire par une décision du Conseil constitutionnel en juillet dernier. Les Sages avaient alors invalidé l'élection de Stéphane Vojetta, élu en 2022 sous la même bannière Renaissance.
La raison de cette invalidation était des irrégularités constatées dans ses comptes de campagne. Le Conseil constitutionnel, garant de la régularité des élections nationales, avait jugé que ces manquements justifiaient l'annulation du scrutin et avait déclaré M. Vojetta inéligible pour une durée d'un an.
Le rôle du Conseil constitutionnel
En France, le Conseil constitutionnel est chargé de veiller à la constitutionnalité des lois et à la régularité des élections nationales, comme les élections présidentielles et législatives. Lorsqu'un contentieux électoral est soulevé, il peut décider d'annuler une élection s'il estime que des irrégularités ont pu altérer la sincérité du scrutin. C'est ce qui a conduit à l'organisation de cette nouvelle élection.
Nathalie Coggia, qui était la suppléante de Stéphane Vojetta, s'est donc naturellement positionnée pour lui succéder. Sa candidature a permis à la majorité présidentielle de conserver ce siège, évitant ainsi un revers politique symbolique à l'étranger.
Analyses et réactions politiques
Au-delà du résultat brut, les acteurs politiques ont rapidement livré leur analyse du vote. Stéphane Vojetta, le député sortant, a vu dans le score de Nathalie Coggia une confirmation et même une amplification de son propre résultat de 2022. Il y voit la preuve d'un « rejet croissant par les électeurs des candidats envoyés par Jean-Luc Mélenchon ».
« Ce résultat amplifie celui que j’avais réalisé en juillet 2024 et démontre le rejet croissant par les électeurs des candidats envoyés par Jean-Luc Mélenchon. » - Stéphane Vojetta, député sortant.
De son côté, la candidate défaite, Martha Pecina, a fait preuve de fair-play. Peu après l'annonce des résultats, elle a publié un message sur les réseaux sociaux pour féliciter sa rivale pour sa victoire. Cette reconnaissance rapide a contribué à clore la campagne dans un climat apaisé.
Cette élection met en lumière la capacité de Renaissance à mobiliser son électorat à l'étranger, même dans le cadre d'un scrutin partiel qui connaît souvent une participation plus faible. Pour La France insoumise, ce résultat souligne les difficultés à s'imposer dans des circonscriptions où le profil sociologique des électeurs est souvent différent de celui de ses bastions métropolitains.
Une gauche divisée au premier tour
Le parcours de Martha Pecina jusqu'au second tour est également instructif. Elle a réussi à se qualifier malgré un paysage politique fragmenté à gauche lors du premier tour. En effet, les électeurs de gauche avaient le choix entre plusieurs candidats.
Outre la candidate LFI, un candidat représentait le Parti socialiste (PS) et un autre était issu de Place publique, le mouvement fondé par l'eurodéputé Raphaël Glucksmann. Cette dispersion des voix aurait pu être fatale à la gauche, mais la candidate insoumise a su tirer son épingle du jeu pour se hisser en finale.
Des consignes de vote divergentes
Pour le second tour, la question du rassemblement s'est posée. Le Parti socialiste a officiellement appelé à voter pour Martha Pecina, appliquant une discipline de front républicain face à la candidate de la majorité. Cependant, cette union n'a pas été totale.
Le mouvement Place publique a, quant à lui, refusé de donner une consigne de vote claire à ses électeurs. Cette absence de soutien unanime a potentiellement privé la candidate LFI de voix précieuses qui auraient pu réduire l'écart avec Nathalie Coggia. L'issue du scrutin confirme que le rassemblement de la gauche reste un enjeu complexe, y compris pour les élections des Français de l'étranger.
En conclusion, l'élection de Nathalie Coggia permet à la majorité présidentielle de conserver un siège important et de réaffirmer son implantation auprès des Français vivant à l'étranger. Pour l'opposition de gauche, ce scrutin met en évidence les défis persistants liés à l'unité et à la mobilisation de son électorat dans des contextes électoraux spécifiques.