En prévision des élections municipales de 2026 à Nice, le député UDR Bernard Chaix, stratège de la campagne d'Éric Ciotti, a présenté une critique détaillée de la gestion actuelle de la ville. Il a exposé les principaux axes de leur projet, axé sur la vie quotidienne des habitants, le soutien aux commerces locaux et une réorganisation de la gouvernance métropolitaine.
S'exprimant dans Nice-Presse, M. Chaix a dressé un tableau sévère de la situation niçoise, évoquant un mécontentement croissant parmi les citoyens et des difficultés économiques pour les petites entreprises, qu'il attribue aux politiques de l'administration en place.
Les points clés
- Bernard Chaix critique la gestion actuelle de Nice, la jugeant déconnectée des préoccupations quotidiennes des habitants.
- Le programme pour 2026 met l'accent sur le soutien à l'économie locale, avec des mesures sur le stationnement et les loyers commerciaux.
- Un projet de réforme de la Métropole Nice Côte d'Azur est proposé pour donner plus de poids aux maires des autres communes.
- La campagne s'appuiera sur un sentiment de colère perçu dans les quartiers périphériques et parmi les commerçants.
Un diagnostic critique de la situation niçoise
Bernard Chaix a lancé l'offensive politique en vue des municipales de 2026 en affirmant que le ressenti des Niçois est sans équivoque. "Le meilleur sondage, c’est celui de la rue", a-t-il déclaré, soulignant que son équipe perçoit une colère grandissante au sein de la population. Selon lui, il est temps de tourner la page de l'ère Christian Estrosi.
Le député décrit une ville à deux vitesses. D'un côté, une façade maritime et un hypercentre qui concentreraient toute l'attention et les investissements municipaux. De l'autre, des quartiers périphériques qui seraient délaissés, confrontés à des problèmes persistants.
L'abandon des quartiers et l'insécurité
L'un des principaux reproches formulés par le camp Ciotti concerne ce qu'ils qualifient d'abandon des quartiers extérieurs. M. Chaix évoque des remontées de terrain faisant état d'un sentiment de négligence de la part des habitants de ces zones.
Il pointe également une insécurité persistante qui, selon lui, n'est pas traitée avec l'efficacité requise. La propreté et l'entretien général de la ville sont aussi remis en cause, dépeignant une qualité de vie qui se dégraderait pour de nombreux résidents en dehors des zones touristiques.
"Nous constatons une concentration des efforts sur la façade maritime et l'hypercentre, tandis que le quotidien des habitants dans de nombreux quartiers reste ignoré."
Cette analyse constitue la pierre angulaire de leur stratégie, qui vise à se positionner comme une alternative plus proche des préoccupations concrètes de l'ensemble des Niçois.
L'économie locale, une priorité absolue
Le volet économique occupe une place centrale dans le discours de Bernard Chaix. Il alerte sur la situation fragile de nombreux commerces niçois, qui peinent à survivre face à une accumulation de difficultés.
Le député cite des exemples concrets pour illustrer son propos. "Rue Paradis, rue Longchamp, le phénomène est flagrant", détaille-t-il, faisant référence à des artères commerçantes emblématiques où les fermetures se multiplieraient.
Le contexte du commerce de centre-ville
De nombreuses villes françaises font face à des défis pour maintenir un tissu commercial dynamique en centre-ville. La concurrence du commerce en ligne, les coûts d'exploitation élevés et les problématiques de mobilité sont des facteurs qui fragilisent les petites entreprises. La stratégie de revitalisation commerciale est donc un enjeu majeur pour les élections locales.
Les causes identifiées du déclin commercial
Selon l'analyse du camp Ciotti, plusieurs facteurs expliquent cette situation préoccupante. Ils identifient trois problèmes majeurs :
- Le plan de circulation : Jugé pénalisant, il rendrait l'accès au centre-ville difficile pour les clients.
- Les loyers commerciaux : Qualifiés d'exorbitants, ils pèseraient lourdement sur la trésorerie des commerçants.
- Le stationnement : Les tarifs prohibitifs dissuaderaient les visiteurs de se rendre en ville pour leurs achats.
Face à ce constat, l'équipe d'Éric Ciotti avance des propositions concrètes pour inverser la tendance et redynamiser l'activité économique locale.
Des mesures concrètes pour les commerçants
Pour répondre à l'urgence, plusieurs mesures prioritaires sont mises en avant. La plus emblématique est l'instauration de deux heures de stationnement gratuit en voirie. Cette mesure vise à encourager les clients à revenir faire leurs achats en centre-ville.
D'autres actions sont envisagées, comme l'ouverture de négociations avec les propriétaires de locaux commerciaux pour obtenir une baisse des loyers. Enfin, un plan serait mis en œuvre pour favoriser le retour des commerces en rez-de-chaussée, luttant ainsi contre la vacance commerciale.
Le stationnement, un enjeu clé
Selon une étude de l'INSEE, la facilité de stationnement est l'un des trois critères principaux pour le choix d'un lieu de commerce, après la diversité de l'offre et l'ambiance générale. Les politiques de stationnement ont donc un impact direct et mesurable sur la fréquentation des centres-villes.
Une refonte de la gouvernance métropolitaine
Le troisième grand axe de la stratégie concerne la Métropole Nice Côte d'Azur. Bernard Chaix critique vivement le fonctionnement actuel de l'institution, qu'il décrit comme une gouvernance "à sens unique" où les décisions seraient prises de manière trop centralisée.
Il affirme que de nombreux maires des communes membres de la métropole se sentent peu écoutés et que leurs spécificités locales ne sont pas suffisamment prises en compte. Le projet vise donc à réformer en profondeur cette structure pour la rendre plus collaborative.
Donner la parole aux maires
La proposition centrale est simple : "Il faudra d'abord écouter les maires", martèle Bernard Chaix. L'objectif est de mettre en place un dialogue permanent et constructif avec les élus des 51 communes qui composent la métropole.
Cette approche vise à construire des politiques publiques plus adaptées aux réalités de chaque territoire, qu'il s'agisse de communes du littoral, du moyen-pays ou de la montagne. Il s'agit de passer d'un modèle perçu comme vertical à un fonctionnement plus horizontal et participatif.
Cette réorganisation est présentée comme essentielle pour assurer un développement équilibré de l'ensemble du territoire métropolitain et pas seulement de sa ville-centre.
La construction d'un rassemblement
La campagne d'Éric Ciotti ne se limite pas à un programme, elle cherche également à fédérer des soutiens issus de divers horizons. Bernard Chaix assume cette stratégie d'ouverture, mentionnant la présence de figures comme Christophe Bremard ou Jean-Marie Debaisieux à leurs côtés.
Plus significatif encore, il met en avant le soutien du monde associatif. "Beaucoup de présidents d’associations sont avec nous", affirme-t-il. Il y voit la preuve que leur projet pour redonner un avenir à l'activité locale trouve un écho favorable au sein de la société civile niçoise.
Cette démarche de rassemblement vise à créer une dynamique large en vue de l'échéance de 2026, en s'appuyant sur les acteurs locaux qui partagent leur diagnostic et leurs ambitions pour l'avenir de Nice et de sa métropole.