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Nice : Manifestation contre la hausse de la taxe foncière

Une vingtaine de "gilets jaunes" ont manifesté à Nice le 21 décembre 2018 contre une hausse de la taxe foncière, qui a atteint 14% pour les Niçois.

Léa Dubois
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Léa Dubois

Journaliste spécialisée dans la politique locale et les affaires publiques de la Côte d'Azur. Léa Dubois analyse les stratégies des acteurs politiques, les enjeux électoraux et les politiques menées par les collectivités territoriales.

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Nice : Manifestation contre la hausse de la taxe foncière

Une vingtaine de manifestants, identifiés comme des "gilets jaunes", se sont rassemblés ce vendredi 21 décembre 2018 à Nice pour protester contre une augmentation significative de la taxe foncière. Le rassemblement s'est tenu devant le Centre Universitaire Méditerranéen (CUM) au moment où s'ouvrait le dernier conseil de la Métropole Nice Côte d'Azur de l'année, l'institution à l'origine de cette hausse d'impôt.

La mesure fiscale, votée au printemps précédent, a entraîné une augmentation notable pour les propriétaires de la métropole, atteignant par exemple environ 14 % pour les contribuables niçois. Cette mobilisation locale s'inscrit dans un contexte national de forte contestation sociale animée par le mouvement des "gilets jaunes" contre la pression fiscale et la baisse du pouvoir d'achat.

Points Clés

  • Une manifestation d'une vingtaine de "gilets jaunes" a eu lieu à Nice le 21 décembre 2018.
  • Le motif de la protestation était la hausse de la taxe foncière imposée par la Métropole Nice Côte d'Azur.
  • Pour les propriétaires niçois, l'augmentation de l'impôt s'est élevée à environ 14 %.
  • Le rassemblement a coïncidé avec la tenue du dernier conseil métropolitain de l'année.

Origine de la contestation : une nouvelle part fiscale

La principale cause du mécontentement des manifestants est l'instauration d'une nouvelle part métropolitaine sur la taxe foncière sur les propriétés bâties. Cette décision a été formellement adoptée par les élus de la Métropole Nice Côte d'Azur lors d'une délibération au printemps 2018. L'application de cette mesure est devenue effective à l'automne de la même année, lorsque les propriétaires ont reçu leurs avis d'imposition.

Pour de nombreux foyers, la surprise a été de taille. La note a considérablement augmenté, ajoutant une charge financière supplémentaire dans un climat économique déjà tendu. La situation des propriétaires niçois illustre bien l'ampleur de l'impact : ils ont vu leur taxe foncière grimper d'environ 14 %. Cette hausse est la conséquence directe de l'addition de la part communale, départementale et désormais métropolitaine.

Le chiffre marquant

+14 % : C'est l'augmentation approximative de la taxe foncière subie par les propriétaires d'un bien immobilier à Nice suite à l'introduction de la part fiscale métropolitaine en 2018.

Une mesure pour financer les compétences métropolitaines

Du côté de la métropole, la création de cette nouvelle recette fiscale visait à financer les compétences et les projets relevant de son autorité. Les métropoles en France gèrent des services publics importants tels que les transports en commun, la voirie, la gestion des déchets ou encore le développement économique. Le transfert de ces compétences depuis les communes ou le département nécessite des ressources budgétaires propres pour assurer leur bon fonctionnement et leur développement.

Cependant, le choix de recourir à un levier fiscal touchant directement les propriétaires a été perçu par une partie de la population comme une pression fiscale excessive, surtout dans le contexte national du mouvement des "gilets jaunes" qui dénonçait déjà un ras-le-bol fiscal généralisé.

Déroulement de la manifestation à Nice

Le vendredi 21 décembre 2018 au matin, les manifestants se sont positionnés stratégiquement sur le trottoir sud de la Promenade des Anglais, juste en face du CUM. C'est dans ce bâtiment que les élus de la Métropole Nice Côte d'Azur devaient se réunir en séance plénière à partir de 9h30 pour leur dernière session de l'année. Le choix du lieu et du moment n'était donc pas anodin, l'objectif étant d'interpeller directement les décideurs politiques.

Malgré un nombre de participants relativement modeste, une vingtaine de personnes, leur présence était visible. Brandissant des pancartes exprimant clairement leur opposition à la hausse des impôts, ils ont fait entendre leur voix. La manifestation s'est déroulée dans le calme, mais sous la surveillance d'un important dispositif policier déployé pour sécuriser le périmètre du conseil métropolitain et éviter tout débordement.

Le mouvement des "gilets jaunes"

Apparu en octobre 2018, le mouvement des "gilets jaunes" a débuté comme une protestation contre la hausse des taxes sur les carburants avant de s'élargir à des revendications plus vastes sur le pouvoir d'achat, la justice fiscale et une plus grande démocratie directe. Caractérisé par des manifestations et des blocages de ronds-points à travers toute la France, ce mouvement social a profondément marqué la fin de l'année 2018.

Un dialogue difficile avec les élus

Les manifestants, confinés sur le trottoir opposé au lieu de la réunion, n'ont pas pu interagir directement avec les élus qui entraient en séance. La barrière physique et le cordon de police symbolisaient la distance perçue entre les préoccupations citoyennes et les décisions politiques. Cet événement à Nice est représentatif de nombreuses actions menées par les "gilets jaunes" à travers le pays : des mobilisations locales visant à mettre la pression sur les élus locaux, considérés comme le premier maillon du pouvoir politique.

La question de la fiscalité locale est devenue un point de crispation majeur. Les citoyens exprimaient un sentiment d'injustice, estimant que les efforts financiers leur étaient constamment demandés sans contrepartie visible dans l'amélioration des services publics ou de leur qualité de vie.

L'impact de la fiscalité locale sur le budget des ménages

La taxe foncière représente l'un des principaux impôts locaux en France. Elle est due par les propriétaires de biens immobiliers et son montant est calculé sur la base de la valeur locative cadastrale du bien, à laquelle sont appliqués des taux votés par les collectivités territoriales (commune, intercommunalité, département).

Une hausse de 14 % constitue une charge non négligeable pour le budget d'un ménage, en particulier pour les retraités ou les personnes à revenus modestes qui sont propriétaires de leur logement. Cette augmentation vient s'ajouter à la hausse générale du coût de la vie (énergie, alimentation, carburant), qui était au cœur des préoccupations du mouvement des "gilets jaunes".

"La création d'une part métropolitaine sur la taxe foncière a été le déclencheur de cette grogne locale, cristallisant un mécontentement plus large sur la pression fiscale", a commenté un observateur de la vie politique locale.

Cette manifestation à Nice, bien que de taille limitée, a mis en lumière les conséquences concrètes des décisions budgétaires des collectivités sur le quotidien des habitants. Elle a rappelé aux élus que la fiscalité locale est un sujet extrêmement sensible et que toute augmentation doit être soigneusement expliquée et justifiée pour être acceptée par la population.