La majorité municipale de Villefranche-sur-Mer, dirigée par le maire Christophe Trojani, fait face à une nouvelle vague de départs à quelques mois des élections municipales. Une cinquième élue de la majorité ainsi qu'un membre de l'opposition ont officiellement annoncé leur ralliement à une liste concurrente, accentuant les tensions politiques au sein de la commune.
Cet événement s'est déroulé dans un climat tendu lors du dernier conseil municipal, où les deux élus concernés se sont vu refuser le droit de s'exprimer publiquement sur leur décision, une situation qu'ils ont vivement dénoncée.
Points Clés
- Gisèle Amédéo, élue de la majorité, quitte le groupe du maire Christophe Trojani.
- Frédéric Ledeux, membre de l'opposition, rejoint également le même mouvement.
- Les deux élus rallient la liste "Avec vous pour Villefranche" menée par Benjamin Bunger.
- Le maire est critiqué pour avoir refusé de leur donner la parole en fin de conseil municipal.
- Il s'agit du cinquième départ au sein de la majorité municipale en peu de temps.
Une majorité municipale de plus en plus fragilisée
La scène politique de Villefranche-sur-Mer est en pleine effervescence. La majorité conduite par le maire Christophe Trojani vient de subir un nouveau coup dur avec le départ de Gisèle Amédéo. Son départ n'est pas un acte isolé et s'inscrit dans une dynamique de fragmentation qui fragilise l'équipe en place à l'approche des échéances électorales.
Avant Mme Amédéo, quatre autres élus avaient déjà quitté le navire, marquant une rupture progressive mais significative au sein du groupe majoritaire. Ces défections successives soulèvent des questions sur la cohésion interne et la capacité du maire à maintenir l'unité de ses troupes.
Départs en série
Avec le départ de Gisèle Amédéo, ce sont désormais cinq membres de la liste majoritaire initiale qui ont pris leurs distances avec le maire Christophe Trojani. Cette érosion de la majorité pourrait avoir des conséquences importantes sur la gouvernance de la commune et sur la campagne électorale à venir.
Le ralliement de Gisèle Amédéo à la liste concurrente "Avec vous pour Villefranche", menée par Benjamin Bunger, est un signal politique fort. Il ne s'agit pas seulement d'une démission, mais d'un transfert direct vers un adversaire déclaré pour les prochaines élections municipales, prévues pour les 15 et 22 mars.
Un conseil municipal sous haute tension
Le dernier conseil municipal a été le théâtre de ces nouvelles tensions. Selon les témoignages, la séance s'est achevée de manière abrupte. Après avoir conclu les débats, le maire Christophe Trojani a félicité les élus présents pour leur "sérieux", une remarque perçue comme une critique voilée envers les quatre élus frondeurs absents ce soir-là.
C'est à ce moment que Gisèle Amédéo et Frédéric Ledeux ont tenté de prendre la parole pour officialiser leur position. Cependant, le maire a refusé de rouvrir la séance, les empêchant de s'exprimer devant l'assemblée et le public. Cet incident a été perçu par beaucoup comme un manque de respect des procédures démocratiques et du droit d'expression des élus.
Le rôle du conseil municipal
Le conseil municipal est l'organe délibérant de la commune, où les décisions importantes sont votées et où les élus, y compris ceux de l'opposition, peuvent s'exprimer sur la gestion de la ville. Le refus de donner la parole à un élu en séance est un acte rare et politiquement significatif, souvent interprété comme une volonté de contrôler le débat.
L'impossibilité pour les deux élus de formaliser leur départ "en bonne et due forme" a ajouté une dimension personnelle au conflit politique. Ils ont dû clarifier leur position par des communications ultérieures, notamment par téléphone et via un communiqué de presse, une méthode moins directe et plus impersonnelle que celle qu'ils souhaitaient initialement.
Les réactions des élus concernés
Affectée par la tournure des événements, Gisèle Amédéo a exprimé sa déception face à l'attitude du maire. Elle a souligné avoir prévenu Christophe Trojani de son intention de quitter la majorité pour rejoindre la liste de Benjamin Bunger.
"M. le Maire n’a pas souhaité me donner la parole, c’est regrettable de ne pas avoir pu partir en bonne et due forme de ce groupe, surtout par respect envers les Villefranchois qui m’ont élue."
Ses propos mettent en avant le sentiment de ne pas avoir pu honorer son mandat jusqu'au bout en expliquant sa décision directement aux citoyens qu'elle représente. Cette situation illustre la rupture de la communication au sein de l'équipe municipale.
Un ralliement venu de l'opposition
L'initiative de Benjamin Bunger ne séduit pas uniquement au sein de la majorité. Frédéric Ledeux, jusqu'alors membre de l'opposition, a également décidé de rejoindre le mouvement "Avec vous pour Villefranche". Lui aussi a déploré le manque d'ouverture du maire lors du conseil.
"Le respect de la liberté d’expression et la maturité font défaut à M. Trojani, ce qui confirme d’autant plus ma décision."
Cette déclaration critique directement le style de gouvernance du maire. Le fait qu'un opposant et une membre de la majorité se retrouvent sur une même liste alternative suggère la formation d'un front uni contre l'équipe sortante, transcendant les clivages traditionnels.
Quelles conséquences pour les élections municipales ?
Ces départs et ralliements redessinent le paysage politique de Villefranche-sur-Mer à l'approche d'une élection cruciale. La liste de Benjamin Bunger semble gagner en crédibilité en attirant des élus d'horizons différents, ce qui pourrait lui permettre de rassembler un électorat plus large.
Pour le maire sortant, Christophe Trojani, la situation est délicate. Il doit non seulement gérer les affaires courantes avec une majorité affaiblie, mais aussi préparer une campagne électorale dans un climat de défiance. La perte de cinq colistiers est un handicap certain, tant en termes d'image que de soutien sur le terrain.
La campagne pour les élections des 15 et 22 mars s'annonce donc particulièrement disputée. Les électeurs de Villefranche-sur-Mer devront évaluer la stabilité et la cohésion des équipes en lice, des critères qui pèseront sans doute lourd dans leur décision finale. La capacité des candidats à rassembler et à dépasser les querelles passées sera un enjeu majeur du scrutin à venir.