Le marché immobilier de la Côte d'Azur présente un visage contrasté en cette fin d'année. Alors que les prix à l'achat connaissent une légère baisse dans des villes clés comme Nice, Antibes et Grasse, les loyers, eux, continuent de grimper, rendant l'accès au logement de plus en plus difficile pour les locataires.
Cette situation crée un paradoxe pour les résidents et les futurs acquéreurs. Une analyse des dernières données révèle des tendances divergentes qui redessinent le paysage immobilier des Alpes-Maritimes.
Les points clés de la situation
- Les prix de vente immobiliers ont récemment diminué à Nice, Antibes et Grasse.
- Les loyers ont connu une augmentation significative dans ces mêmes villes au cours de la dernière année.
- Grasse reste la commune la plus abordable pour l'achat, malgré la tendance générale.
- La hausse des loyers la plus forte est observée à Grasse, avec une augmentation de 6,4 % en un an.
Un marché de l'achat qui s'assouplit
Après des mois de hausse, le marché de l'acquisition immobilière dans les Alpes-Maritimes montre des signes de ralentissement. Le prix moyen départemental, estimé à environ 5 200 euros le mètre carré, a légèrement reculé au cours du dernier mois, signalant un possible changement de dynamique.
Nice : une baisse notable sur le court terme
À Nice, le prix moyen pour acquérir un bien immobilier s'établit à 5 268 euros par mètre carré. Si ce chiffre représente une augmentation de 3,3 % sur une année, une analyse plus fine montre une baisse de 1,4 % au cours des trois derniers mois. Cette tendance est particulièrement visible lorsque l'on distingue les types de biens.
Prix moyens à l'achat à Nice
- Appartement : 5 093 €/m²
- Maison : 7 721 €/m²
Cette correction récente pourrait offrir de nouvelles opportunités aux acheteurs qui attendaient un moment plus favorable pour investir dans la capitale azuréenne.
Antibes et Grasse suivent la même trajectoire
La tendance à la baisse n'est pas isolée à Nice. La ville d'Antibes, où le mètre carré atteint 5 718 euros, a également enregistré une diminution de 1,4 % sur le dernier trimestre. Sur un an, la baisse est encore plus marquée, avec un recul de 2,9 %.
De son côté, Grasse confirme son statut de ville plus accessible du département. Avec un prix moyen de 3 655 euros le mètre carré, elle se situe 42 % en dessous de la moyenne des Alpes-Maritimes. Les prix y ont diminué de 0,5 % en un an et de 0,4 % depuis le mois d'août.
Grasse : une alternative économique
Pour ceux qui cherchent à acheter, Grasse offre des tarifs nettement plus bas que ses voisines du littoral. Le prix moyen pour un appartement est de 2 923 €/m², tandis qu'une maison se négocie autour de 4 942 €/m². Ces chiffres en font une option stratégique pour les primo-accédants ou les investisseurs au budget plus limité.
La tension sur le marché locatif s'accentue
Si les acheteurs bénéficient d'un léger répit, la situation est radicalement différente pour les locataires. La demande locative reste très forte sur la Côte d'Azur, ce qui entraîne une pression continue sur les loyers.
La crise du logement locatif se fait sentir sur toute la côte. La demande dépasse largement l'offre disponible, ce qui alimente une hausse quasi continue des prix.
Nice et Antibes : la location devient un luxe
À Nice, le loyer médian a atteint 17 euros par mètre carré, ce qui représente une augmentation de 4 % en seulement un an. Trouver un logement abordable dans la ville est devenu un véritable défi pour une grande partie des actifs et des familles.
La situation est similaire à Antibes, où le loyer s'élève à 16 €/m². La ville a connu une progression de 2,6 % sur la même période, confirmant la tendance à la hausse des coûts locatifs sur le littoral.
Grasse : des loyers plus bas mais une hausse record
Même à Grasse, traditionnellement plus abordable, la tension est palpable. Le loyer médian y est de 14 euros par mètre carré, ce qui reste inférieur aux autres grandes villes. Cependant, c'est ici que l'augmentation est la plus spectaculaire.
Avec une hausse de 6,4 % en un an, Grasse connaît la plus forte inflation des loyers parmi les trois villes étudiées. Cette augmentation rapide pourrait, à terme, réduire son attractivité pour les locataires cherchant à maîtriser leur budget.
Conclusion : deux marchés, deux réalités
Le marché immobilier azuréen évolue à deux vitesses. D'un côté, une légère décrue des prix à l'achat offre un peu d'air aux acquéreurs potentiels, notamment dans les secteurs les plus chers. De l'autre, une crise du logement locatif qui ne cesse de s'aggraver, avec des loyers qui grimpent et pèsent lourdement sur le pouvoir d'achat des habitants. Cet équilibre fragile sera à surveiller de près dans les mois à venir.





