Dès le 3 novembre prochain, la sécurité routière dans les Alpes-Maritimes se renforce avec l'arrivée de trois voitures radars banalisées. Ces véhicules, confiés à des opérateurs privés, circuleront sur les axes les plus accidentogènes du département pour lutter contre les excès de vitesse, principale cause des accidents mortels.
L'essentiel à retenir
- Trois voitures banalisées seront mises en service à partir du 3 novembre.
- Elles seront conduites par des opérateurs privés sous contrôle de l'État.
- Le dispositif ciblera 44 itinéraires jugés dangereux, couvrant près de 2500 kilomètres.
- L'objectif est de réduire le nombre d'accidents liés à la vitesse excessive.
Un contrôle de vitesse quasi invisible
Les automobilistes des Alpes-Maritimes devront désormais redoubler de vigilance. Les trois nouveaux véhicules déployés se fondront parfaitement dans le trafic quotidien. Sans aucun signe distinctif, ils seront difficiles à identifier, rendant les contrôles de vitesse imprévisibles.
Ces voitures sont équipées d'une technologie de pointe. Le système de radar embarqué fonctionne avec un flash infrarouge, totalement invisible pour le conducteur verbalisé. L'infraction est enregistrée automatiquement, que le véhicule contrôlé soit une voiture, un camion ou un deux-roues, et ce, de jour comme de nuit.
Une surveillance continue et mobile
Le dispositif ne se limitera pas à quelques heures par jour. Les véhicules circuleront en semaine comme le week-end, sur des plages horaires étendues. Cette présence constante vise à encourager un respect permanent des limitations de vitesse, et non plus seulement à l'approche des radars fixes connus.
15 000 kilomètres par mois
Selon les prévisions des autorités, les trois voitures parcourront collectivement environ 15 000 kilomètres chaque mois, assurant une couverture significative du réseau routier départemental.
Des itinéraires ciblés pour un impact maximal
Le choix des routes surveillées n'a pas été laissé au hasard. Les autorités ont défini 44 itinéraires spécifiques, totalisant 2 495 kilomètres, sélectionnés en fonction de leur dangerosité et des statistiques d'accidents passées. Ces parcours incluent des routes départementales, nationales et des autoroutes.
Pour éviter que les conducteurs ne mémorisent les zones de contrôle, les itinéraires seront modifiés chaque mois. Cette stratégie a pour but de maintenir une incertitude et, par conséquent, d'inciter à la prudence sur l'ensemble du réseau routier.
« La vitesse excessive ou inadaptée demeure la première cause des accidents mortels. Elle est impliquée dans près de 30 % des décès survenus sur nos routes entre 2021 et 2024. »
Une réponse à une situation préoccupante
La mise en place de ce dispositif est une réponse directe aux chiffres alarmants de la sécurité routière dans le département. Depuis le début de l'année 2025, les Alpes-Maritimes ont enregistré 579 accidents corporels, qui ont malheureusement causé la mort de 37 personnes.
Malgré les campagnes de prévention et les contrôles traditionnels, la tendance ne s'améliore pas assez rapidement. Les autorités espèrent que cette nouvelle forme de surveillance, plus discrète et plus mobile, aura un effet dissuasif durable sur le comportement des conducteurs.
Un système déjà éprouvé en France
L'externalisation de la conduite des voitures radars n'est pas une nouveauté en France. Le concept a été expérimenté pour la première fois en Normandie en 2017 avant d'être progressivement étendu à d'autres régions. Les Alpes-Maritimes rejoignent ainsi un programme national qui vise à déployer un parc total de 300 véhicules de ce type sur tout le territoire d'ici la fin de l'année 2025.
Comment fonctionne le système ?
Les véhicules sont conduits par des salariés d'entreprises privées, qui suivent un itinéraire et un planning fixés par la préfecture. L'opérateur n'intervient pas dans le processus de verbalisation. Voici les étapes clés :
- Le radar embarqué mesure la vitesse des véhicules qui le dépassent ou qu'il croise.
- En cas d'excès de vitesse, une photo est prise automatiquement.
- Les données (photo, vitesse, lieu, heure) sont chiffrées et envoyées à un centre de traitement de l'État.
- Un officier de police judiciaire valide l'infraction avant l'envoi de l'avis de contravention au titulaire de la carte grise.
Ce système garantit que la constatation de l'infraction reste une prérogative de l'État, tout en optimisant le temps de présence des radars sur les routes. L'objectif final reste le même : sauver des vies en faisant baisser la vitesse moyenne sur les routes.





