Le Premier ministre Édouard Philippe, accompagné de Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, et de Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, s'est rendu à Nice ce vendredi 2 mars 2018. Cette visite officielle a mis en lumière deux axes stratégiques pour la ville : le renforcement de la sécurité dans les quartiers prioritaires et le développement de pôles d'innovation technologique et environnementale.
Renforcement de la sécurité dans le quartier des Moulins
La journée a débuté par un déplacement dans la cité des Moulins, un quartier identifié comme prioritaire dans le cadre de la nouvelle politique de sécurité du gouvernement. Édouard Philippe et Gérard Collomb ont confirmé l'affectation d'effectifs de police supplémentaires pour ce secteur. Cette mesure s'inscrit dans le déploiement national de la Police de Sécurité du Quotidien (PSQ), une réforme visant à rétablir un lien de confiance entre les forces de l'ordre et la population.
Contexte de la Police de Sécurité du Quotidien (PSQ)
Lancée en 2017, la PSQ avait pour objectif de recentrer l'action de la police sur des missions de proximité. L'idée était de s'éloigner d'une police purement réactive pour développer une approche plus préventive, basée sur une meilleure connaissance du terrain et un dialogue constant avec les habitants, les commerçants et les associations locales.
Le choix du quartier des Moulins n'est pas anodin. Connu pour faire face à des défis sociaux et sécuritaires, ce secteur a été désigné comme l'un des premiers bénéficiaires de cette initiative dans la région. Le déploiement de ces nouveaux agents visait à augmenter la présence policière visible et à lutter plus efficacement contre la délinquance du quotidien et les trafics qui affectent la vie des résidents.
La visite sur le terrain a permis aux ministres d'échanger avec les forces de l'ordre déjà en place et de prendre la mesure des attentes locales. Le renforcement des moyens humains était une demande forte des élus locaux et des habitants pour améliorer la tranquillité publique.
Échanges avec les élus locaux à la Mairie de Nice
Après cette première étape axée sur la sécurité, le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur ont été reçus à l'Hôtel de Ville par Christian Estrosi, le maire de Nice. Cette rencontre a été l'occasion d'aborder les grands dossiers de la métropole niçoise. Les discussions ont porté sur les collaborations entre l'État et la collectivité, notamment en matière de sécurité, de transports et de développement économique.
Christian Estrosi et la sécurité
Le maire de Nice a fait de la sécurité l'une de ses priorités politiques majeures. La ville de Nice est souvent citée comme l'une des municipalités les mieux équipées de France en matière de vidéosurveillance, avec un réseau de plusieurs milliers de caméras. La coopération avec les services de l'État est donc un enjeu crucial pour sa politique locale.
Christian Estrosi a pu présenter les projets de la ville et insister sur la nécessité d'un soutien de l'État pour les mener à bien. Cet entretien a permis de réaffirmer la volonté du gouvernement de travailler en étroite collaboration avec les grandes métropoles françaises pour répondre aux défis spécifiques de chaque territoire.
Un pôle d'excellence pour l'innovation et l'environnement
L'après-midi a été consacrée à l'avenir économique et scientifique de Nice, avec un déplacement dans l'éco-quartier de Nice-Méridia. Édouard Philippe, Gérard Collomb et Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, ont participé à un événement symbolique fort : la pose de la première pierre de la deuxième phase de l'Institut Méditerranéen du Risque, de l'Environnement et du Développement Durable (IMREDD).
L'IMREDD, un projet stratégique
L'IMREDD est une composante essentielle de l'Université Côte d'Azur et un pilier du projet de l'Éco-Vallée de la Plaine du Var. Cet institut se positionne comme un centre de recherche, de formation et d'innovation de premier plan sur les thématiques liées à la ville intelligente (smart city) et aux défis environnementaux.
Ses domaines de recherche incluent :
- La gestion des risques naturels (inondations, séismes, feux de forêt).
- Le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique.
- La surveillance de la qualité de l'air et de l'environnement.
- L'innovation pour une mobilité durable et connectée.
L'Opération d'Intérêt National Éco-Vallée
L'IMREDD s'inscrit dans le cadre plus large de l'Éco-Vallée, un projet d'aménagement majeur qui vise à faire de la vallée du Var un territoire d'innovation et de développement économique durable. Ce pôle technologique, baptisé Nice-Méridia, a pour ambition d'attirer des entreprises, des chercheurs et des étudiants du monde entier.
La présence de la ministre Frédérique Vidal a souligné l'importance de ce projet pour le gouvernement. En soutenant l'expansion de l'IMREDD, l'État investit dans la création d'un écosystème où la recherche universitaire, la formation de haut niveau et le monde de l'entreprise collaborent pour développer des solutions innovantes. Ce projet vise à faire de Nice une vitrine internationale en matière de technologies vertes et de développement durable.
Cette pose de première pierre symbolise l'engagement de l'État à soutenir les territoires qui investissent dans les filières d'avenir, celles qui allient croissance économique et transition écologique.
Une visite à double enjeu pour la métropole niçoise
En résumé, cette journée de visite ministérielle a permis de mettre en avant deux facettes complémentaires de la stratégie de développement de Nice. D'un côté, une réponse ferme aux préoccupations sécuritaires des habitants avec des moyens concrets alloués à la police de proximité. De l'autre, un soutien affirmé à l'ambition de la métropole de devenir un leader dans les domaines de la recherche et de l'innovation environnementale.
Cette visite illustre la volonté du gouvernement de l'époque d'agir sur plusieurs fronts : améliorer la qualité de vie au quotidien par une sécurité renforcée, tout en préparant l'avenir en investissant dans des projets structurants à forte valeur ajoutée. Pour Nice, il s'agissait d'une reconnaissance de son rôle de métropole dynamique, capable de relever à la fois des défis sociaux immédiats et de se projeter comme un pôle d'excellence européen.