Suite à une fusillade mortelle qui a coûté la vie à deux personnes dans le quartier des Moulins à Nice, les autorités ont déployé d'importants renforts policiers. Soixante agents de la CRS 81 sont arrivés sur place pour assurer une présence continue, 24 heures sur 24, avec pour objectif de ramener la sécurité et de rassurer une population sous le choc.
Points Clés
- Déploiement de 60 agents de la CRS 81 dans le quartier des Moulins à Nice.
- Deux personnes, un jeune de 20 ans et un homme de 58 ans, ont été tuées dans la fusillade.
- Cinq autres personnes ont été blessées lors de l'attaque, qualifiée de tirs "au hasard" par des témoins.
- Le dispositif vise à établir une présence policière permanente pour dissuader les activités criminelles.
Un quartier endeuillé sous haute surveillance
Deux jours après le drame, une atmosphère pesante règne sur le quartier des Moulins. Les rues, habituellement animées, sont particulièrement calmes. Malgré une météo clémente, les espaces publics comme les parcs pour enfants et les bancs sont désertés par les habitants, encore marqués par la violence des événements.
"C'est une réaction normale. Après un choc pareil, les gens préfèrent rester chez eux pendant un temps", confie un résident habitué des lieux. La vie semble s'être arrêtée depuis la soirée du vendredi 3 octobre, lorsque des tirs ont éclaté sur la place des Amaryllis.
Rappel des faits
Le vendredi 3 octobre 2025, après 21 heures, des individus à bord d'une Peugeot 3008 blanche ont ouvert le feu avec une arme de type kalachnikov depuis l'avenue Martin Luther King. Les tirs ont causé la mort de deux personnes et blessé cinq autres. Des fleurs ont depuis été déposées sur les lieux par les habitants en hommage aux victimes.
Ce qui alarme particulièrement la population, c'est que plusieurs des victimes n'avaient, selon les premières informations, aucun lien avec le trafic de stupéfiants qui gangrène certaines zones du quartier. Cette attaque aveugle a créé un sentiment d'insécurité généralisé.
La réponse de l'État : une présence policière massive
En réponse à cette flambée de violence, l'État a immédiatement mobilisé des moyens importants. La CRS 81, une unité spécialisée dans le maintien de l'ordre et la sécurisation des zones sensibles, a été dépêchée sur place. Ce sont soixante policiers supplémentaires qui ont rejoint les effectifs du commissariat local.
Avec ces renforts, près de 100 agents sont désormais mobilisés en permanence dans le secteur. La stratégie mise en place est celle d'une présence continue. "C'est une présence H24", confirme une source de la police nationale, expliquant la répartition des tâches.
Organisation du dispositif
- La nuit (00h00 - 08h00) : La surveillance est assurée par les renforts de la CRS 81.
- La journée : Les services de police locaux prennent le relais.
- Objectif : Ne laisser aucun créneau horaire sans surveillance visible pour rassurer et dissuader.
Ce déploiement a un double objectif : d'une part, montrer aux habitants que leur sécurité est une priorité et, d'autre part, perturber activement les activités illégales et envoyer un message clair aux réseaux criminels.
Le trafic de drogue persiste malgré la pression
Malgré le quadrillage policier, les réseaux de trafic de stupéfiants n'ont pas disparu. Les guetteurs, souvent très jeunes, sont toujours visibles à certains points stratégiques du quartier, comme devant l'ancienne laverie, un lieu connu pour avoir été une plaque tournante du deal.
Un professionnel travaillant au contact de ces jeunes explique la complexité de la situation. "Évidemment, cette présence policière ne fait pas leurs affaires", note-t-il. Pour certains, la fusillade a pu servir d'électrochoc. La violence de l'événement les pousse à s'interroger sur les risques qu'ils encourent.
"Certains, ça les fait réfléchir ce qu’il s’est passé... Mais d’autres sont complètement pris dans le système, ils n’en sortiront pas. Prendre une balle pour 200 euros, est-ce que ça vaut la peine ?"
Cette question, posée par cet observateur du quotidien, résume le dilemme de nombreux jeunes impliqués dans le trafic, souvent des mineurs non accompagnés utilisés comme petites mains par les réseaux. L'appât du gain rapide se heurte à une réalité de plus en plus dangereuse.
Un calme précaire et des habitants inquiets
Pour l'heure, un "calme plat" a été observé dans le quartier depuis l'arrivée des renforts. Mais les habitants restent prudents. La peur que de tels événements se reproduisent est palpable. "On n’ira plus jouer au parc ici avec mes fils", déclarait une mère de famille au lendemain du drame, illustrant la perte de confiance dans la sécurité des espaces publics.
Les forces de l'ordre poursuivent leurs opérations de sécurisation et de contrôle, avec l'espoir que cette présence massive permettra de stabiliser durablement la situation. La résolution de ce drame passe également par l'enquête judiciaire, qui cherche activement à identifier et interpeller les auteurs de la fusillade. Le parquet a d'ailleurs démenti une rumeur d'interpellation qui avait circulé concernant une arrestation à Marseille.