La question des espaces dédiés aux chiens agite la ville de Nice. Alors que l'association pour le développement du droit animalier (Adda) dénonce un manque criant d'aires d'ébats adaptées en centre-ville, la municipalité défend son bilan et annonce la création de deux nouveaux parcs canins pour 2025. Le débat se concentre sur la superficie et l'emplacement de ces futurs aménagements.
Christian Razeau, président de l'Adda, plaide pour des espaces plus vastes afin d'assurer le bien-être et la sécurité des animaux, tandis que la mairie met en avant les contraintes urbaines et les efforts déjà réalisés avec 14 parcs existants.
Points Clés
- Une association demande la création d'un grand parc canin d'au moins 900 m² dans le centre de Nice.
- La mairie annonce deux nouvelles aires d'ébats pour 2025, dont une de 250 m² dans le prolongement de la promenade du Paillon.
- L'association juge cette surface insuffisante et la qualifie de "canisite", alertant sur les risques liés aux petits espaces.
- La proposition d'ouvrir temporairement les parcs publics aux chiens est rejetée par la municipalité pour des raisons de sécurité et d'hygiène.
Le besoin d'espace pour les chiens niçois
Pour de nombreux propriétaires de chiens à Nice, trouver un lieu où leur animal peut courir librement relève du défi, particulièrement en centre-ville. C'est le constat dressé par Christian Razeau, président de l'Adda, qui milite activement pour des infrastructures plus adaptées.
Selon lui, le cœur de la ville est un véritable désert en matière d'aires d'ébats. "Dans le centre-ville, il n’y a rien", affirme-t-il, obligeant les habitants à se déplacer vers des parcs plus excentrés comme ceux du Vinaigrier ou du mont Gros.
Quelle est la taille idéale pour un parc canin ?
L'association a une idée précise de ce que devrait être un espace adéquat. "La taille minimale d’une aire d’ébats pour les chiens est d’un jet de balle, c’est-à-dire 30 mètres", explique Christian Razeau. Cela correspond à une surface d'environ 900 m².
L'association voit dans l'extension de la Coulée Verte une opportunité unique de créer un tel espace, qui servirait non seulement les animaux mais renforcerait aussi le lien social entre les propriétaires.
La réponse de la municipalité
Face à ces revendications, la Ville de Nice, par la voix de Richard Chemla, adjoint au maire délégué à la Protection animale, défend sa politique. Il rappelle que la municipalité s'efforce de garantir une "cohabitation harmonieuse" entre tous les citoyens, propriétaires d'animaux ou non.
Une politique déjà en place
La ville de Nice a déjà aménagé plusieurs espaces pour les chiens. Selon la mairie, 14 aires d’ébats ont été créées au cours des 15 dernières années. Ces espaces totalisent plus de 7 000 m² et se trouvent dans des lieux comme le parc Carol-de-Roumanie, Le Ray ou encore le jardin Joseph-Kessel.
Pour répondre à la demande croissante, la mairie confirme que deux nouveaux parcs verront le jour en 2025. Le premier sera situé dans le prolongement de la promenade du Paillon et le second au sein du grand parc paysager de la plaine du Var.
Un projet jugé insuffisant
Cependant, le projet prévu pour la promenade du Paillon est loin de satisfaire les attentes de l'Adda. Avec une superficie annoncée de "plus de 250 m²", soit environ 25 mètres sur 10, Christian Razeau estime qu'il s'agit plus d'un "canisite" que d'une véritable aire de jeux.
"On ne peut pas y mettre plus de cinq ou six animaux. Si une aire est trop petite, il y a un risque de morsure car les chiens font des ronds, ils ont besoin de pouvoir courir et fuir."Christian Razeau, président de l'Adda
L'association regrette que la taille de ce nouvel espace ne permette pas de répondre aux besoins fondamentaux des chiens en milieu urbain.
Des solutions alternatives explorées
En complément de la création de nouveaux parcs, d'autres pistes sont envisagées par les défenseurs des animaux. Christian Razeau a soumis une proposition alternative à la mairie : autoriser l'accès des chiens aux parcs et jardins publics durant la première heure d'ouverture le matin.
"Tôt le matin, à l’heure d’ouverture des parcs, il n’y a jamais grand monde", argumente-t-il. Il suggère que des parcs comme le parc Vigier pourraient se prêter à cette expérimentation, à condition que les propriétaires s'engagent à ramasser systématiquement les déjections.
La fin de non-recevoir de la mairie
Cette idée a reçu une réponse négative et catégorique de la part de Richard Chemla. L'adjoint au maire explique que cette solution a déjà été testée dans d'autres villes et a montré ses limites.
Selon lui, "le retour d’expérience des autres villes démontre que cette pratique génère de fortes contraintes d’organisation, de sécurité et d’hygiène". La mairie ne souhaite donc pas s'engager dans cette voie.
Malgré ce refus, la municipalité se dit consciente du problème et assure qu'une "réflexion est en cours afin de trouver une solution à la mise en place d’aires de jeux de taille adaptée en ville, malgré les contraintes de terrain". Le dialogue entre les associations et la ville reste donc ouvert pour améliorer le quotidien des 50 000 chiens estimés à Nice.