Une nouvelle initiative à Nice offre une seconde vie aux voitures saisies par la justice. Grâce à un partenariat entre le tribunal judiciaire et le garage solidaire Solidarauto, des dizaines de véhicules seront réparés et proposés à des prix très accessibles aux personnes en difficulté financière. Cette collaboration vise à renforcer la mobilité et l'insertion professionnelle dans la région.
Depuis le 16 octobre 2025, une convention officielle permet au garage de récupérer gratuitement des véhicules qui, autrement, auraient été oubliés ou détruits. Ce projet social et écologique devrait permettre à une centaine de foyers par an de s'équiper d'une voiture fiable sans se ruiner.
Les points clés de l'initiative
- Un partenariat a été signé entre le tribunal judiciaire de Nice et le garage Solidarauto.
- Environ 100 voitures saisies par an seront données au garage.
- Les véhicules seront réparés et vendus entre 2 000 et 5 000 euros.
- Le programme s'adresse aux personnes à faibles revenus pour faciliter leur mobilité.
Un accord au service de la solidarité
À Nice, l'accès à la mobilité est un enjeu majeur pour de nombreuses familles. Pour y répondre, le garage Solidarauto et le tribunal judiciaire de la ville ont uni leurs forces. Un accord, formalisé le 16 octobre dernier, établit un cadre pour le don de véhicules saisis dans le cadre de procédures judiciaires.
Jusqu'à présent, le garage Solidarauto fonctionnait principalement grâce aux dons de particuliers, qui recevaient en échange une réduction d'impôts. Ce nouveau partenariat avec la justice représente une source d'approvisionnement stable et significative, qui va permettre de développer l'activité.
Le directeur du garage a expliqué le mécanisme : « Les véhicules de grande valeur sont vendus aux enchères et les épaves partent à la casse. Entre les deux, il y a les véhicules à faible valeur marchande, mais qui peuvent encore servir. Ce sont eux que nous allons récupérer, réparer et revendre. »
Quel type de voitures est concerné ?
Les voitures récupérées ne sont ni des modèles de luxe ni des épaves irréparables. Il s'agit de véhicules fonctionnels mais dont la valeur sur le marché de l'occasion est jugée trop faible pour une vente aux enchères publiques. Ces voitures, souvent bien entretenues, sont idéales pour une remise en état à coût maîtrisé.
Cette démarche s'inscrit dans une logique d'économie circulaire. Plutôt que de laisser ces voitures se dégrader dans des parcs de stockage ou de les envoyer à la destruction, elles sont réintégrées dans le circuit économique local au profit de ceux qui en ont le plus besoin.
Un impact économique et social direct
Avec une prévision d'environ 100 véhicules par an, cette initiative aura un impact tangible. Pour faire face à ce volume, le garage Solidarauto a déjà annoncé son intention de recruter du personnel supplémentaire, créant ainsi des emplois locaux dans le secteur de la mécanique automobile.
Des tarifs adaptés aux plus modestes
La mission de Solidarauto, membre d'un réseau national, a toujours été de proposer des solutions de mobilité abordables. Le garage applique une politique tarifaire solidaire, pensée pour ne laisser personne de côté.
Les véhicules remis en état sont vendus dans une fourchette de prix allant de 2 000 à 5 000 euros. Ce tarif est déjà très compétitif, mais le garage va plus loin en proposant un second tarif, encore plus bas, pour les personnes dont les revenus se situent sous le seuil de pauvreté. Les conditions d'éligibilité sont étudiées au cas par cas pour s'assurer que l'aide bénéficie bien aux foyers les plus précaires.
« Pour supporter les charges, il faut que des véhicules nous soient donnés pour en tirer un bénéfice », a précisé le gérant. Ce modèle économique repose entièrement sur la générosité et la solidarité.
L'accompagnement ne s'arrête pas à la vente. Les services de réparation et d'entretien du garage sont également facturés selon un barème progressif, adapté aux revenus de chaque client. Cela garantit que les propriétaires de ces voitures peuvent les entretenir sans craindre des factures imprévues qui mettraient en péril leur budget.
La mobilité comme levier d'insertion
Posséder une voiture n'est pas un luxe, mais souvent une nécessité pour trouver ou conserver un emploi, se rendre à des rendez-vous médicaux ou simplement gérer les contraintes de la vie quotidienne, surtout dans une région où les transports en commun ne desservent pas toutes les zones de la même manière.
Le rôle crucial de la mobilité
Pour de nombreuses personnes en recherche d'emploi, l'absence de moyen de transport personnel est un frein majeur. Les offres d'emploi en horaires décalés, dans des zones industrielles mal desservies ou nécessitant des déplacements fréquents sont souvent inaccessibles. En fournissant des voitures fiables et abordables, Solidarauto lève un obstacle essentiel à l'insertion professionnelle.
Cette initiative est donc bien plus qu'une simple vente de voitures d'occasion. Elle redonne de l'autonomie et ouvre de nouvelles perspectives à des personnes qui se sentaient isolées. En facilitant l'accès à l'emploi et aux services essentiels, le projet du tribunal et de Solidarauto contribue activement à la lutte contre la précarité et l'exclusion sociale à Nice et dans ses environs.
Le succès de ce partenariat pourrait inspirer d'autres villes en France à adopter des modèles similaires, transformant ainsi un problème logistique pour la justice en une solution concrète pour les citoyens les plus fragiles.





