Les habitants du quartier des Moulins à Nice expriment leur déception face à la fermeture prolongée du Jardin Bois-de-Boulogne. Cet espace vert, le seul du secteur, restera inaccessible au public. Le Conseil départemental des Alpes-Maritimes, propriétaire des lieux, a confirmé son intention d'y construire de nouveaux bureaux administratifs, une décision qui suscite la colère des riverains.
Points Clés
- Le Jardin Bois-de-Boulogne, unique espace vert du quartier des Moulins, reste fermé.
- Le Conseil départemental des Alpes-Maritimes prévoit d'y construire un nouvel immeuble de bureaux.
- Les résidents du quartier dénoncent un manque d'espaces verts et un sentiment d'abandon.
- Une pétition citoyenne a recueilli 400 signatures en faveur de la réouverture du parc.
Fermeture Définitive et Projet de Construction
Le Jardin Bois-de-Boulogne, situé dans le quartier des Moulins à Nice, est fermé au public depuis trois ans. Les grilles restent hautes, et les espoirs de réouverture s'amenuisent pour les habitants. Ce lieu était autrefois un point de rassemblement essentiel pour la communauté locale. Un Niçois, se remémorant des souvenirs d'enfance, a déclaré :
« Ce coin, ça a toujours été l'endroit où on se réunissait tous dans le secteur. Mais ça, c'était avant. »
Le Conseil départemental des Alpes-Maritimes (CD06), propriétaire du site, a confirmé qu'un projet immobilier y verra le jour. L'objectif est d'y installer de nouveaux bureaux pour le Centre Administratif Départemental (CADAM). Cette annonce a été faite par Charles Ange Ginésy, président du Conseil départemental, le 13 mai dernier, avant l'été.
Chiffre Clé
Le Jardin Bois-de-Boulogne est fermé au public depuis trois ans, privant les habitants de leur unique espace vert.
Historique de la Fermeture et Inquiétudes des Riverains
La fermeture du jardin remonte à la fin de la crise sanitaire, il y a environ cinq ans. À cette époque, l'espace était devenu le théâtre de rassemblements non autorisés et de problèmes de sécurité. La Ville de Nice a alors demandé au Conseil départemental de sécuriser le site. Des travaux ont été partiellement réalisés, incluant l'installation de tourniquets et de grilles surélevées. Cependant, le jardin n'a jamais rouvert ses portes au public.
Actuellement, l'accès au Bois-de-Boulogne est restreint aux seuls agents du Conseil départemental, et ce, sur présentation d'un badge. Les résidents constatent que même cet accès privilégié est peu utilisé. Mardi 7 octobre, sous un soleil d'automne, le parc était vide. Les habitants, quant à eux, restent sur le trottoir, exprimant leur frustration et leur sentiment d'exclusion.
Une Pétition Citoyenne Sans Réponse
Pour faire entendre leur voix, les habitants ont lancé une pétition. Ce document a recueilli près de 400 signatures. Rosario Lo Cicero, de l'Association de défense des Moulins, a transmis cette pétition à Charles Ange Ginésy. Il déplore l'absence de réponse de la part du président du Conseil départemental.
« Il n’a même pas pris le temps de me répondre » a-t-il déclaré, visiblement déçu.
Contexte du Quartier des Moulins
Le quartier des Moulins est fréquemment mentionné dans l'actualité pour des faits divers liés à la sécurité. Les habitants soulignent un manque persistant d'infrastructures et d'espaces de vie, contrastant avec d'autres zones de Nice comme la Plaine du Var, qui bénéficient d'une "Coulée Verte" et de nombreux jardins sécurisés.
La Colère des Habitants et des Élus Locaux
La décision de construire de nouveaux bureaux sur l'emplacement du jardin exacerbe la colère des résidents. Ils se sentent délaissés par les autorités locales. Une mère de famille a exprimé son sentiment d'impuissance :
« La vérité c'est que, une fois de plus, on se retrouve victimes et prisonniers d'un règlement de comptes politiques, parce que les collectivités se tapent dessus en permanence. »
Monique Bailet, conseillère municipale en charge de ce territoire, soutient les plaintes des habitants depuis plusieurs années. Elle multiplie les courriers recommandés et dénonce un
« symbole d'abandon ». Selon elle, le Département aurait réduit les subventions pour l'emploi, le logement et la rénovation urbaine dans le quartier.
Déclaration Officielle
Le président du Conseil départemental, Charles Ange Ginésy, a affirmé :
« Concernant le Bois de Boulogne, depuis 2017, oui, j’y défends la construction d’un nouveau CADAM. »Il justifie ce projet par la vétusté de l'actuel équipement, ses défauts d'isolation thermique et la dispersion des services, rendant nécessaire une centralisation administrative.
Priorité Départementale et Enjeux Urbains
Charles Ange Ginésy a défendu le projet de construction en le qualifiant de « priorité d'intérêt départemental ». Il a précisé que la Plaine du Var n'a pas été urbanisée par le Département. La construction de ce nouveau centre administratif est, selon lui, essentielle pour regrouper les forces administratives et de secours.
Cette perspective ne satisfait pas les habitants des Moulins. Ils se sentent privés d'un espace vital, tandis que d'autres quartiers de Nice bénéficient de davantage d'aménagements. Ce déséquilibre alimente un sentiment d'injustice et renforce la demande de réouverture de leur parc. Les débats sur l'aménagement urbain et l'équité territoriale restent vifs dans la Métropole niçoise.
Conséquences sur le Cadre de Vie
La fermeture du jardin a un impact direct sur le cadre de vie des habitants. Le manque d'espaces verts accessibles contribue à une dégradation perçue de la qualité de vie dans un quartier déjà confronté à des défis sociaux. La communauté locale continue de se mobiliser, espérant toujours une solution qui prendrait en compte leurs besoins.
Les résidents des Moulins attendent des actions concrètes pour améliorer leur quotidien. Ils espèrent que les décideurs réévalueront l'importance des espaces verts publics pour le bien-être des citoyens, surtout dans les quartiers les plus défavorisés.