Le Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) des Alpes françaises 2030 a franchi une étape décisive en validant un budget pluriannuel de 2,132 milliards d'euros. Cette décision structure le financement de l'événement, qui se tiendra du 1er au 17 février 2030, suivi des Jeux paralympiques du 1er au 10 mars.
Ce budget, qui sera révisé annuellement, repose majoritairement sur des financements privés, marquant une volonté de sobriété et de maîtrise des dépenses publiques. Cependant, des incertitudes politiques persistent, notamment concernant l'adoption d'une loi olympique essentielle à la bonne marche des préparatifs.
Les points clés
- Le budget du Cojop pour les JO 2030 est fixé à 2,132 milliards d'euros.
- Environ 75 % du financement proviendra de sources privées (CIO, sponsoring, billetterie).
- Les contributions publiques s'élèvent à 26 % du total, dont 362 millions d'euros de l'État.
- Des défis politiques, comme le vote de la loi olympique, doivent encore être surmontés.
La structure financière des Jeux
Le budget a été soigneusement élaboré en collaboration avec les différentes parties prenantes, incluant l'État et les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur. L'objectif affiché est de maintenir un équilibre entre les recettes et les dépenses prévisionnelles, tout en limitant le recours aux fonds publics.
La part la plus importante des revenus, près de 30 % du total, sera assurée par le Comité international olympique (CIO). Cette contribution provient des droits de diffusion télévisuelle et des partenariats mondiaux. Le reste des fonds privés sera généré directement par le Cojop.
Les sources de revenus privés
Pour compléter son budget, le comité d'organisation s'appuiera sur plusieurs leviers :
- Les partenariats et le sponsoring nationaux.
- La vente de licences pour les produits dérivés.
- La billetterie pour les différentes épreuves.
- Les offres d'hospitalité, qui incluent des services exclusifs pour les entreprises et les spectateurs VIP.
Une organisation bicéphale
Il est important de distinguer le budget du Cojop de celui de la Solideo. Le Cojop gère l'organisation des épreuves, la logistique et les services aux athlètes. La Solideo, quant à elle, est responsable de la livraison des infrastructures pérennes. Pour les JO 2030, le budget de la Solideo est estimé à un peu plus d'un milliard d'euros.
Une ambition de sobriété et d'utilité
Malgré un montant légèrement supérieur aux 2 milliards d'euros initialement annoncés, les organisateurs insistent sur la maîtrise des coûts. Edgar Grospiron, président du Cojop, a souligné que ce budget donne les moyens de remplir la mission fixée.
« Ce budget sert désormais de cap, en nous donnant les moyens de réaliser notre mission : livrer des Jeux spectaculaires, utiles au territoire, au sport, et à tous les Français. »
Cette approche vise à organiser un événement mémorable sans entraîner de dérapages financiers, un enjeu majeur pour l'acceptabilité des Jeux auprès du public et des contribuables. La France accueillera ainsi ses premiers Jeux d'hiver depuis l'édition d'Albertville en 1992.
Comparaison avec d'autres Jeux
À titre de comparaison, le budget du comité d'organisation des Jeux d'hiver de Milan-Cortina 2026 s'élève à 1,7 milliard d'euros. Celui des Jeux de Paris 2024 était bien plus conséquent, atteignant 4,4 milliards d'euros pour le Cojop et 4,5 milliards pour la Solideo.
Les défis politiques à surmonter
La validation du budget est une avancée majeure, mais le chemin vers 2030 est encore semé d'obstacles, principalement d'ordre politique. La dissolution de l'Assemblée nationale et le contexte actuel ont retardé l'examen de textes législatifs cruciaux.
Le projet de loi olympique, par exemple, n'a toujours pas été inscrit à l'ordre du jour. Ce texte est indispensable pour accorder des dérogations temporaires dans des domaines variés comme l'urbanisme, le logement ou le droit du travail, afin d'accélérer les préparatifs.
La garantie de l'État en attente
Un autre point de blocage concerne la garantie financière de l'État. Exigée par le CIO, elle assure le comité contre les risques d'annulation partielle ou totale des Jeux. Cet engagement doit être inscrit dans le projet de loi de finances pour 2026, qui est actuellement en discussion au Parlement.
Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a récemment exprimé son inquiétude face à cette situation d'attente. Selon lui, un retard dans l'adoption de la loi olympique d'ici la fin de l'année pourrait sérieusement compliquer et ralentir la livraison des différentes étapes du projet.
Malgré ces incertitudes, les organisateurs affirment que le dossier reste solide et que le calendrier est pour l'instant respecté. Les prochains mois seront déterminants pour s'assurer que le cadre législatif et financier soit pleinement opérationnel pour aborder la dernière ligne droite avant 2030.