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Chikungunya à Nice : un Conseil de Santé exceptionnel convoqué

Face à une hausse sans précédent des cas de chikungunya, la Ville de Nice convoque un Conseil Local de Santé exceptionnel pour coordonner la réponse sanitaire.

Marion Dubois
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Marion Dubois

Journaliste spécialisée dans les questions de santé publique, les épidémies et les politiques sanitaires. Marion Dubois couvre les alertes sanitaires et décrypte les enjeux liés aux maladies infectieuses et à leur prévention.

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Chikungunya à Nice : un Conseil de Santé exceptionnel convoqué

Face à une augmentation inédite des cas locaux de chikungunya dans les Alpes-Maritimes, la Ville de Nice a annoncé la tenue d'un Conseil Local de Santé exceptionnel ce jeudi 25 septembre. Cette réunion vise à coordonner les efforts des experts et des professionnels de santé pour protéger la population contre la propagation du virus, transmis par le moustique tigre.

Cette mobilisation intervient alors que la région Provence-Alpes-Côte d’Azur fait face à une situation sanitaire préoccupante, avec un foyer particulièrement actif identifié dans la ville voisine d'Antibes.

Points Clés

  • La Ville de Nice organise un Conseil Local de Santé exceptionnel le 25 septembre en réponse à la hausse des cas de chikungunya.
  • Les Alpes-Maritimes enregistrent 140 cas autochtones, un chiffre sans précédent en France métropolitaine.
  • Un plan de lutte contre le moustique tigre est déjà actif à Nice depuis le mois de juin.
  • L'objectif de la réunion est de renforcer la coordination entre les acteurs de la santé pour protéger les habitants.

Une situation épidémiologique préoccupante dans la région

La région Provence-Alpes-Côte d’Azur connaît une recrudescence alarmante du chikungunya, une maladie virale transmise par le moustique tigre. Les dernières données publiées par Santé publique France, en date du 23 septembre, font état d'une situation sans précédent sur le territoire métropolitain.

Le département des Alpes-Maritimes est particulièrement touché. On y dénombre 140 cas autochtones, c'est-à-dire des cas de contamination survenus localement, sans que les personnes aient voyagé dans une zone où le virus circule habituellement. Cette transmission locale indique que le cycle de l'infection est bien implanté dans la région.

Le chikungunya en chiffres

Selon Santé publique France, au 23 septembre, la situation est la suivante :

  • 312 cas autochtones recensés dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
  • 140 de ces cas sont concentrés dans le seul département des Alpes-Maritimes.
  • Un foyer épidémique majeur est localisé à Antibes, contribuant à cette flambée.

La présence d'un foyer épidémique important à Antibes, une commune voisine, a renforcé le niveau de vigilance à Nice. Les autorités sanitaires craignent une extension de la zone de circulation active du virus, rendant la coordination des actions de lutte encore plus cruciale.

La Ville de Nice mobilise ses experts

En réponse directe à cette menace sanitaire, la municipalité niçoise a décidé d'agir rapidement en convoquant un Conseil Local de Santé à titre exceptionnel. La réunion est programmée pour ce jeudi 25 septembre.

L'objectif principal de cette rencontre est de rassembler l'ensemble des acteurs concernés. Sont attendus des experts en santé publique, des médecins, des représentants des établissements de soin et d'autres professionnels du secteur. Ensemble, ils devront évaluer la situation et définir une stratégie coordonnée pour freiner la propagation du virus et protéger la santé des Niçois.

« Notre priorité reste la sécurité sanitaire des habitants, et nous continuerons à suivre la situation avec la plus grande attention. »

– Communiqué de la municipalité de Nice

Les discussions porteront sur les moyens à déployer pour renforcer la surveillance, améliorer la prise en charge des patients et optimiser les campagnes de prévention auprès du public. Il s'agit d'une démarche proactive pour anticiper une éventuelle aggravation de la situation sur le territoire de la commune.

Quels sont les symptômes du chikungunya ?

Le chikungunya se manifeste principalement par des symptômes grippaux. La maladie est rarement mortelle, mais peut être très invalidante. Les signes les plus courants sont :

  • Une forte fièvre d'apparition brutale.
  • Des douleurs articulaires intenses, souvent au niveau des poignets, des chevilles et des phalanges.
  • Des maux de tête et des douleurs musculaires.
  • Une éruption cutanée peut également survenir.

Si les symptômes aigus disparaissent généralement en une à deux semaines, les douleurs articulaires peuvent persister pendant plusieurs mois, voire plusieurs années chez certains patients.

Un plan de lutte contre le moustique tigre déjà en place

La convocation de ce conseil exceptionnel s'inscrit dans un cadre d'actions plus large. La Ville de Nice n'a pas attendu cette flambée épidémique pour s'attaquer au vecteur de la maladie, le moustique tigre (Aedes albopictus).

Le rôle de l'Agence de sécurité sanitaire

C'est l'Agence de sécurité sanitaire et environnementale et de gestion des risques de la ville qui pilote la stratégie de lutte contre les nuisibles. Depuis le mois de juin, elle a mis en œuvre un plan spécifique visant à maîtriser la population de moustiques tigres sur le territoire communal.

Ce plan d'action préventif, déployé avant la saison estivale, repose sur plusieurs piliers :

  1. Installation de pièges pondoirs : Ces dispositifs permettent de capturer les moustiques femelles lorsqu'elles cherchent un lieu pour pondre leurs œufs, limitant ainsi leur reproduction.
  2. Suivi des populations : Des outils innovants sont utilisés pour surveiller l'évolution de la densité des moustiques sur le territoire et adapter les actions en conséquence.
  3. Campagnes de sensibilisation : La municipalité mène des actions d'information pour inciter les habitants à adopter les bons gestes, comme la suppression des eaux stagnantes, qui sont des lieux de reproduction privilégiés pour le moustique.
  4. Collaboration scientifique : La ville travaille en étroite collaboration avec des experts et des entomologistes pour bénéficier des dernières connaissances scientifiques en matière de lutte anti-vectorielle.

Malgré ces efforts, la situation actuelle démontre que la vigilance doit être renforcée. La mobilisation de tous les acteurs, y compris des citoyens, est essentielle pour limiter l'expansion du chikungunya sur la Côte d'Azur.