À Nice, se rendre au centre de lutte contre le cancer Antoine-Lacassagne est devenu un défi quotidien pour de nombreux patients et membres du personnel. Face à des bus souvent bondés et des fréquences jugées insuffisantes, les usagers réclament une amélioration urgente du réseau de transport en commun pour garantir un accès fiable à cet établissement de santé vital.
Points Clés
- Les patients et le personnel du Centre Antoine-Lacassagne signalent des difficultés majeures d'accès via les transports en commun.
- Les principales plaintes concernent des bus trop petits, des fréquences inadaptées et des correspondances peu fiables.
- Des propositions concrètes, comme la création d'une ligne directe et le renforcement des lignes existantes, ont été formulées.
- La Ville de Nice a engagé une étude dont les résultats sont attendus courant 2026, demandant aux usagers de patienter.
Un quotidien compliqué pour les usagers
Pour des centaines de personnes, rejoindre le pôle de santé Pasteur, où se situe le Centre Antoine-Lacassagne, est une source de stress récurrente. Patients en traitement, familles en visite et soignants décrivent une situation où les transports en commun ne répondent plus à la demande croissante.
Pierre Wyart, délégué syndical Force Ouvrière au centre, se fait le porte-voix de ce mécontentement. Il évoque des scènes quotidiennes où des passagers sont contraints de rester sur le quai, faute de place dans des bus déjà pleins, notamment sur la ligne 16 à l'arrêt Doyen-Lépine.
"Les transports en commun ne sont pas adaptés à la demande. Nous avons alerté la Ville à ce sujet car les patients, mais aussi le personnel, relèvent régulièrement des difficultés pour venir jusqu’au centre."
Le manque de bancs aux arrêts de bus est également un problème, particulièrement pour les patients affaiblis par leurs traitements qui doivent parfois attendre longuement dans des conditions inconfortables.
Un pôle de santé majeur
Le Centre Antoine-Lacassagne est un établissement de référence dans la lutte contre le cancer pour toute la région. Il accueille chaque année des milliers de patients pour des consultations, des traitements lourds comme la chimiothérapie ou la radiothérapie, et des suivis. Un accès fluide et sans stress est donc un enjeu de santé publique majeur.
Des solutions concrètes proposées
Face à cette situation, les représentants du personnel ne se contentent pas de critiquer. Ils ont formulé une série de propositions pragmatiques visant à améliorer rapidement la desserte du site. Ces suggestions ont été transmises aux autorités compétentes.
La demande principale est la création d'une ligne directe, rapide et fréquente qui relierait des points névralgiques comme Valrose à l'hôpital Pasteur, voire jusqu'à Pont-Michel. Une telle ligne permettrait de désengorger les axes existants et d'offrir une alternative plus efficace.
Améliorer l'existant en attendant
En complément de ce projet à plus long terme, des ajustements sur le réseau actuel sont jugés indispensables. Voici les principales demandes :
- Renforcer la ligne 16 : Augmenter la fréquence des passages durant les heures de pointe pour éviter la saturation. L'utilisation de bus de plus grande capacité est également suggérée, bien que la largeur de l'avenue de Valombrose puisse représenter une contrainte technique.
- Adapter la ligne 40 : Ajouter des passages, notamment un départ de l'hôpital Pasteur vers 18h00, pour correspondre aux horaires de fin de service du personnel soignant.
- Améliorer les correspondances : Une meilleure coordination entre les horaires des lignes 16 et 40 est demandée pour rendre les changements plus fiables et réduire les temps d'attente.
Un point positif est toutefois noté par le responsable syndical : le déploiement récent de l'open data par Lignes d’Azur. Cette technologie permet désormais de suivre en temps réel la position des bus et de consulter les horaires actualisés, offrant un peu plus de visibilité aux voyageurs.
La réponse des autorités : patience requise
Sollicitées sur ce dossier, la Ville de Nice et la régie Lignes d’Azur ont répondu par l'intermédiaire d'un courrier adressé par le maire, Christian Estrosi, au syndicat Force Ouvrière. Le message principal est que le problème est reconnu et à l'étude.
Le maire assure qu'un dialogue a été établi entre la direction du CHU Pasteur, celle du Centre Lacassagne, la Métropole et la régie des transports. Cette collaboration a pour but d'identifier des axes d'amélioration concrets pour la desserte du site.
Horizon 2026
Les conclusions de l'étude sur l'amélioration de la desserte du pôle Pasteur ne sont pas attendues avant courant 2026. C'est seulement à cette échéance qu'une réponse formelle sera apportée concernant la création d'une nouvelle ligne de bus.
L'étude prend en compte à la fois les besoins exprimés par le personnel et les patients, mais aussi les contraintes topographiques du territoire qui peuvent limiter certaines options, comme la circulation de véhicules plus grands.
En attendant les résultats de cette analyse, aucune solution immédiate n'a été annoncée. Les usagers devront donc continuer à s'organiser et à anticiper leurs déplacements pour ne pas manquer un rendez-vous médical ou arriver en retard au travail. Une situation qui, espèrent-ils, ne durera pas plus longtemps que nécessaire.





