À Nice, le Centre Antoine Lacassagne, spécialisé dans la lutte contre le cancer, est devenu le premier établissement hospitalier des Alpes-Maritimes à interdire totalement le tabac et le vapotage sur l'ensemble de son site. Cette mesure radicale, appliquée depuis début octobre, concerne aussi bien les espaces intérieurs que les zones extérieures, y compris les parkings.
Cette initiative s'inscrit dans une démarche de santé publique visant à protéger les patients, les visiteurs et le personnel, tout en renforçant le rôle exemplaire de l'hôpital en matière de prévention. La signature de la charte « Lieu de Santé Sans Tabac » officialise cet engagement fort, soutenu par de multiples partenaires régionaux et nationaux.
Les points clés
- Le Centre Antoine Lacassagne est le premier hôpital des Alpes-Maritimes à devenir entièrement non-fumeur.
- L'interdiction s'applique au tabac et au vapotage dans tous les espaces intérieurs et extérieurs.
- Cette mesure vise à protéger les patients et le personnel et à promouvoir un environnement de soins sain.
- L'initiative s'aligne sur le Plan National de Lutte contre le Tabac 2023-2027.
Une décision symbolique pour un centre de lutte contre le cancer
Le choix du Centre Antoine Lacassagne de devenir un environnement 100 % sans tabac n'est pas anodin. En tant qu'établissement de pointe dans le traitement du cancer, l'hôpital se positionne en première ligne contre le principal facteur de risque évitable de cette maladie. La direction souligne que cette décision était une évidence morale et sanitaire.
Le tabagisme est directement responsable de dizaines de milliers de décès par cancer chaque année en France. Pour un centre qui accompagne quotidiennement des patients luttant contre ces pathologies, tolérer la consommation de tabac sur son site devenait de plus en plus incohérent. Cette nouvelle politique a pour but de créer un sanctuaire de santé, où les patients les plus vulnérables ne sont pas exposés à la fumée passive.
« En tant qu’établissement de référence en cancérologie, nous avons le devoir d’incarner les valeurs de prévention et d’exemplarité. Ce label renforce notre engagement collectif à protéger les plus fragiles et à promouvoir la santé pour tous. »
Pr Emmanuel Barranger, Directeur Général du Centre Antoine Lacassagne
L'interdiction est stricte et s'étend à la cigarette électronique. L'objectif est d'éliminer toute forme de consommation de produits du tabac ou de nicotine dans l'enceinte de l'établissement, créant ainsi un environnement véritablement sain pour tous.
La mise en place d'une politique globale
L'interdiction de fumer n'est que la partie visible d'une stratégie plus large. Le Centre Antoine Lacassagne a travaillé en étroite collaboration avec plusieurs organismes pour assurer le succès de cette transition. Le Réseau de Prévention des Addictions (Respadd), l’Agence Régionale de Santé (ARS) Paca et l’Association Régionale de Coordination en Addictologie de la région Sud ont apporté leur expertise.
Cette démarche collective a permis de préparer le terrain. Des campagnes de communication internes ont été lancées pour informer et sensibiliser le personnel, les patients et les visiteurs. L'accent a été mis sur l'accompagnement plutôt que sur la simple répression.
Le tabac en chiffres
En France, le tabac est la première cause de mortalité évitable. Il est responsable de près de 45 000 décès par cancer chaque année, ce qui représente environ un tiers de tous les décès évitables liés à cette maladie.
Des solutions concrètes sont proposées aux fumeurs, qu'ils soient employés ou patients, pour les aider à gérer leur dépendance durant leur présence à l'hôpital. Cela inclut un accès facilité à des consultations de tabacologie et à des substituts nicotiniques. L'objectif n'est pas de stigmatiser les fumeurs, mais de les encourager dans une démarche de sevrage, en profitant du cadre protecteur de l'hôpital.
Un modèle pour les autres établissements de santé
L'initiative du Centre Antoine Lacassagne s'inscrit dans un mouvement national. Le label « Lieu de Santé Sans Tabac » est coordonné par le Respadd, qui fédère plus de 1000 établissements de santé en France engagés dans cette voie. En devenant le premier des Alpes-Maritimes à franchir ce pas, le centre niçois espère inspirer d'autres hôpitaux et cliniques de la région.
Le Plan National de Lutte contre le Tabac
L'action du Centre Lacassagne est en parfaite adéquation avec les objectifs du Plan National de Lutte contre le Tabac 2023-2027. Ce plan gouvernemental vise à réduire la prévalence du tabagisme en France, notamment en dénormalisant sa consommation dans les lieux publics et en renforçant la prévention.
L'exemplarité des professionnels de santé est un levier puissant dans la lutte contre le tabagisme. Voir des médecins ou des infirmiers fumer devant un hôpital peut envoyer un message contradictoire aux patients. En interdisant cette pratique, l'établissement renforce la crédibilité de ses messages de prévention.
Les défis de la mise en œuvre
Faire respecter une interdiction totale sur un site aussi vaste, incluant des parkings et des jardins, représente un défi logistique et humain. La direction compte sur la responsabilité collective et le dialogue pour faire accepter la mesure.
Les premières semaines seront cruciales pour observer l'application de la nouvelle règle. Des agents de médiation pourront être mobilisés pour rappeler la politique de l'établissement avec pédagogie. Le succès de cette transition reposera sur l'adhésion de tous : personnel soignant, administratif, patients et visiteurs. C'est un changement culturel profond pour une institution où la pause cigarette était, comme partout ailleurs, une habitude bien ancrée.
Cette décision courageuse marque une étape importante pour la santé publique sur la Côte d'Azur. Elle réaffirme que la lutte contre le cancer commence par la prévention et que les lieux de soins ont un rôle fondamental à jouer dans ce combat.





