La Métropole Nice Côte d'Azur a validé les grandes orientations de son budget pour 2026, confirmant une nouvelle attendue par de nombreux habitants : il n'y aura pas de hausse des impôts locaux. Cependant, cette annonce s'est faite dans un climat de fortes tensions politiques, les oppositions critiquant vivement la gestion financière de la majorité à quelques mois des élections municipales.
Le débat d'orientation budgétaire, qui précède le vote des chiffres définitifs, a permis de poser les bases d'un budget prudent. La majorité menée par Christian Estrosi a mis en avant une situation financière maîtrisée, tandis que les élus d'opposition ont dénoncé une dette importante et des investissements jugés insuffisants.
Les points clés à retenir
- Aucune augmentation des taxes locales n'est prévue pour l'année 2026.
- La capacité de désendettement de la Métropole est fixée à 11 ans, juste en dessous du seuil d'alerte.
- L'opposition critique une baisse des investissements et une dette jugée trop élevée.
- Le contexte pré-électoral influence fortement les débats et les décisions budgétaires.
Un budget de transition en pleine période électorale
Le budget 2026 s'inscrit dans un contexte particulier, celui de la fin d'une mandature et de la préparation des élections municipales prévues en mars. Logiquement, aucune annonce d'investissement majeur n'a été faite. La prudence est de mise, la future composition politique de l'assemblée métropolitaine dépendant directement des résultats du scrutin à Nice.
La majorité a présenté un tableau financier stable. La dotation globale de 10 millions d'euros allouée aux 51 communes du territoire est maintenue, sans augmentation ni diminution. Cette stabilité vise à rassurer les maires de la métropole dans une période marquée par les incertitudes économiques.
Un contexte politique tendu
Les débats budgétaires interviennent à moins d'un an des élections municipales. Chaque prise de position est donc analysée à l'aune de cette échéance. Les critiques de l'opposition font partie intégrante de la campagne qui s'amorce, tandis que la majorité cherche à défendre son bilan et à présenter une image de gestion saine et responsable.
La majorité affiche sa confiance
Pour l'équipe de Christian Estrosi, la situation est sous contrôle. Les documents présentés lors du conseil métropolitain arboraient le slogan familier "Tous les voyants sont au vert !", signe d'une confiance affichée malgré les critiques.
L'un des principaux arguments avancés est la maîtrise de la dette. La capacité de désendettement, qui mesure le nombre d'années nécessaires pour rembourser la dette si la collectivité y consacrait toute son épargne, est de onze ans. Cet indicateur est jugé satisfaisant par la majorité, car il reste en deçà du seuil d'alerte fixé à douze ans.
Le chiffre à retenir : 11 ans
La capacité de désendettement de la Métropole Nice Côte d'Azur est de 11 ans. Bien que ce chiffre soit maîtrisé selon la majorité, il reste un point de vigilance et une cible pour les critiques de l'opposition qui le jugent trop élevé.
Une opposition virulente sur plusieurs fronts
Si le vote des orientations s'est déroulé sans blocage majeur, les prises de parole des groupes d'opposition ont été particulièrement critiques, dessinant les lignes de fracture du paysage politique local.
La gauche dénonce une "métropole en panne"
Juliette Chesnel Le Roux, représentante de l'alliance de gauche (PS-PCF-Verts), a dressé un bilan très sévère de la mandature. Elle a pointé du doigt ce qu'elle considère comme des incohérences majeures dans la gestion métropolitaine.
"Vous laissez une Métropole en panne et plus fracturée que jamais. Le règne touche à sa fin et tant mieux."
Ses critiques portent sur plusieurs points précis :
- Des investissements en baisse : Malgré les hausses d'impôts passées, notamment sur la taxe d'enlèvement des ordures ménagères.
- Une dette "démentielle" : Un fardeau financier qui pèsera sur les futures mandatures.
- Des projets "démesurés et parfois inutiles" : Elle estime que les priorités n'ont pas été les bonnes, citant le retard sur les nouvelles lignes de tramway ou la rénovation des logements sociaux (HLM).
La droite critique une gestion "socialiste"
Du côté du groupe Retrouver Nice (extrême droite), présidé par Philippe Vardon, la critique est tout aussi acerbe, mais sur un autre registre. Valérie Delpech a reconnu que les appels à la modération sur les dépenses de fonctionnement avaient été entendus.
Cependant, elle a attaqué frontalement la politique fiscale de la majorité, la qualifiant de "socialisme mental".
"On s’étrangle devant votre socialisme mental, avec cette logique du ‘taxer plus pour dépenser moins’."
Cette formule vise à dénoncer une pression fiscale jugée trop forte au regard des services et des investissements réalisés, une critique récurrente de ce groupe politique.
Prochain rendez-vous : le vote du budget détaillé
Ce premier débat n'était qu'une mise en bouche. Les élus proches d'Eric Ciotti, principal rival de Christian Estrosi à droite, sont restés discrets lors de cette séance. Mais leur silence est perçu comme stratégique.
Le véritable affrontement aura lieu dans quelques semaines, lors de la présentation et du vote des chiffres précis du budget 2026. C'est à ce moment que les allocations de dépenses seront détaillées, offrant un terrain propice à des débats plus techniques et politiques. La bataille pour les élections municipales est bel et bien lancée.





