Christophe Trojani, maire de Villefranche-sur-Mer depuis 2014, a officiellement annoncé sa candidature pour un troisième mandat lors des élections municipales de mars 2026. Cette annonce intervient dans un contexte de turbulences au sein de sa majorité et de désaccords avec la Métropole Nice Côte d'Azur, notamment sur la gestion des croisières. Il prévoit de présenter une liste renouvelée à 50%.
Points clés
- Christophe Trojani se représente pour un troisième mandat à Villefranche-sur-Mer en 2026.
- Sa liste sera renouvelée de moitié, suite à des départs au sein de sa majorité.
- Le maire exprime sa déception face à la méthode de départ de certains élus.
- Il est en accord avec les régulations préfectorales concernant le trafic des croisières.
- La commune affiche une bonne santé financière avec une dette en baisse.
- Un projet de spa et hôtel 5 étoiles est en cours, générant des emplois et des revenus pour la ville.
Un troisième mandat sous le signe du renouvellement
Christophe Trojani, en poste depuis 2014, confirme sa volonté de continuer à diriger Villefranche-sur-Mer. Son élection en 2014 avait été serrée, avec 54,75% des voix au second tour. Il avait ensuite été réélu dès le premier tour en 2020 avec 60,56% des suffrages, démontrant un soutien accru des électeurs. Pour 2026, il promet une équipe profondément remaniée, avec 50% de nouveaux visages.
Cette décision de renouvellement fait suite à des départs notables au sein de son équipe actuelle. Cinq élus de sa majorité ont choisi de ne pas poursuivre l'aventure. Quatre d'entre eux ont envoyé un courrier par huissier pour signifier leur décision, tandis que la cinquième a rejoint l'opposition menée par Benjamin Bunger, le seul candidat déclaré à ce jour contre M. Trojani.
« J'avais proposé à tout le monde de continuer l'aventure. Ce que je sais, c'est que la méthode m'a déçu. Quatre m'ont envoyé un courrier par huissier. La cinquième, par courrier aussi, a rejoint l'opposition », a déclaré Christophe Trojani, exprimant son regret face à cette situation.
Il souligne également que ces élus avaient voté toutes les délibérations sans opposition pendant près de douze ans. Le maire insiste sur la constance de ses valeurs et de ses méthodes, axées sur l'honnêteté, la transparence et l'intérêt général des Villefranchois.
Chiffres clés des élections précédentes
- 2014: 54,75% des voix au second tour
- 2020: 60,56% des voix au premier tour
- Renouvellement 2026: 50% de la liste
Tensions avec la Métropole et gestion des croisières
Les relations entre la municipalité de Villefranche-sur-Mer et la Métropole Nice Côte d'Azur ont été marquées par des désaccords, notamment sur la question des croisières. Christophe Trojani a exprimé son opposition à certaines décisions de Christian Estrosi, président de la Métropole. Il estime que cette politisation de la Métropole crée des clivages entre les maires des différentes communes.
Concernant le dossier des croisières, une réunion en préfecture a permis d'établir une feuille de route pour réguler le trafic au niveau départemental. Les mesures proposées incluent une moyenne de 2 000 passagers par an, avec un plafond de 3 000 passagers par bateau. Ces directives conviennent au maire de Villefranche-sur-Mer.
« Cela me convient parfaitement. Je suis entièrement en phase avec le préfet et le préfet maritime. Je vais demander qu'il n'y ait pas plus d'un bateau par jour dans la rade », a-t-il affirmé.
Il est important de noter que M. Trojani a également souligné que la Métropole gère parfois les réservations pour deux bateaux par jour, ce qui va à l'encontre de ses souhaits pour la rade de Villefranche. L'équilibre entre développement économique et préservation environnementale est une priorité pour la commune.
Conflit sur les croisières
Christian Estrosi, président de la Métropole, avait tenté de faire partir un navire de croisière en se présentant au capitaine avec un arrêté qui n'existait pas, un événement qui a tendu les relations avec Villefranche-sur-Mer.
Bilan et projets pour Villefranche-sur-Mer
Un bilan financier solide
Le maire de Villefranche-sur-Mer présente un bilan financier favorable. En 2014, la dette par habitant s'élevait à environ 1 000 euros. Aujourd'hui, elle est d'un peu plus de 600 euros par habitant. La dette totale de la commune est inférieure à 3 millions d'euros, avec une capacité de désendettement d'un an, ce qui est très bas comparé au seuil de vigilance de dix ans.
Ces chiffres témoignent d'une gestion rigoureuse des finances municipales, offrant à la commune une marge de manœuvre pour ses projets futurs. Cette solidité financière permet à la ville d'envisager des investissements importants sans dépendre excessivement des financements extérieurs.
Lutte contre la baisse de population et dynamisme local
Les opposants reprochent à la commune un manque de dynamisme, notamment une baisse de la population. Christophe Trojani ne nie pas le problème, expliquant que la ville a perdu 2 500 habitants entre 1990 et 2014, mais seulement 400 entre 2014 et 2025. Il attribue cette tendance à la cherté et à la rareté du foncier, ainsi qu'à l'augmentation des locations saisonnières.
Pour y remédier, une réglementation a été mise en place, limitant à un logement par foyer fiscal pour six ans, non renouvelable. Cette mesure vise à favoriser l'installation de résidents permanents et à freiner la prolifération des locations touristiques à court terme. Selon le maire, la ville est par ailleurs très dynamique sur les plans culturel, touristique, associatif et sportif. Les événements organisés tout au long de l'année attirent de nombreux participants et visiteurs.
Avancement des projets majeurs
Plusieurs projets structurants sont en cours ou sur le point de l'être. Le parking de l'Octroi, qui devait être financé à hauteur de 4 millions d'euros par la Métropole, n'a toujours pas reçu les fonds promis. La commune a donc décidé de le financer elle-même, avec l'intention de réclamer son dû à la Métropole ultérieurement.
Un autre projet d'envergure est la construction d'un spa et d'un hôtel 5 étoiles. Le permis de construire a été déposé le 31 mars et est actuellement en instruction. Le groupe breton Giboire a été choisi pour ce projet qui prévoit un spa de 1 800 m² et la création d'une centaine d'emplois pour les Villefranchois. La vente du terrain rapportera également 10,7 millions d'euros à la commune. Bien que l'instruction soit plus longue que prévu (environ huit mois au lieu de cinq), le maire s'engage à ne signer le permis que si les intérêts de la commune sont pleinement respectés.
Projets et bénéfices pour la ville
- Parking de l'Octroi: Financé par la commune, 4 millions d'euros attendus de la Métropole.
- Spa et hôtel 5 étoiles: 1 800 m² de spa, environ 100 emplois créés.
- Revenus de la vente: 10,7 millions d'euros pour la commune.
En matière de croisières, la saison touristique 2025 a été jugée excellente, avec l'accueil de 80 bateaux, un chiffre qui devrait être maintenu en 2026. Cela représente une réduction significative par rapport aux années 2010, où la rade pouvait accueillir jusqu'à 200 navires. Les mesures de régulation ont permis de concilier l'activité économique et la protection de l'environnement.
Surveillance de la pollution
Face aux préoccupations environnementales, des capteurs de pollution ont été installés par certains citoyens, en partenariat avec AtmoSud. Les résultats provisoires de l'été ont montré que ces capteurs n'ont détecté aucune pollution aux particules fines à Villefranche. Cette information est importante pour rassurer les habitants et les visiteurs sur l'impact des activités maritimes sur la qualité de l'air.
Perspectives des élections de 2026
Avec l'annonce de sa candidature, Christophe Trojani se prépare à une campagne où les enjeux locaux seront au cœur des débats. La gestion des finances, les projets d'aménagement, la régulation du tourisme et la préservation de l'environnement seront des thèmes centraux. L'opposition, représentée pour l'instant par Benjamin Bunger, cherchera à mettre en avant un « paradis endormi » à réveiller.
La question des alliances politiques et des potentiels autres candidats reste ouverte. Le maire de Villefranche-sur-Mer insiste sur son indépendance vis-à-vis des élections niçoises, espérant une réciprocité. La démocratie locale donnera son verdict en mars 2026, mais Christophe Trojani se dit prêt à défendre son bilan et ses projets avec une équipe renouvelée et des valeurs claires.