À Nice, une initiative artistique a ravivé le débat sur le projet de nommer une place en l'honneur de Nicolas Sarkozy. L'artiste de rue connu sous le nom de Toolate a lancé une campagne d'affichage satirique pour critiquer la décision du maire, Christian Estrosi, proposant avec ironie un nom encore plus controversé.
Ses affiches, apparues dans le quartier du futur hôtel des polices, interpellent les passants et les élus sur le choix d'honorer des personnalités politiques condamnées par la justice.
Points Clés
- Un artiste de rue anonyme, Toolate, a affiché des œuvres satiriques à Nice.
- L'action vise à protester contre la décision de nommer une place "Nicolas Sarkozy".
- L'artiste propose ironiquement de la nommer "parvis Balkany" pour "voir plus grand".
- Il soutient une pétition citoyenne du collectif VIVA! qui a recueilli plus de 2700 signatures.
Une intervention artistique dans l'espace public
Des affiches en noir et blanc ont été découvertes dans le quartier de l'Arénas, près du site du futur hôtel des polices de Nice. L'œuvre, signée par le street artist Toolate, montre un visage souriant sous l'inscription « parvis Sarkozy », qui est barrée et remplacée par « parvis Balkany ». Juste en dessous, un slogan : « Voyons plus grand ».
Cette intervention artistique est une réponse directe à la proposition du maire de Nice, Christian Estrosi, de baptiser le futur parvis du nom de l'ancien président de la République. Le choix de ce lieu n'est pas anodin, puisqu'il s'agit du cœur d'un projet urbain majeur pour la ville.
Toolate est connu pour ses collages sarcastiques qui commentent l'actualité politique et sociale. Son travail utilise l'humour et la provocation pour susciter le débat public sur des sujets sensibles.
La satire comme outil de critique
Dans un communiqué de presse, l'artiste a expliqué la logique derrière sa démarche. Il y interpelle directement le maire avec une ironie mordante. « Pourquoi se contenter d’un Sarkozy quand on pourrait s’offrir le parvis Balkany ? » demande-t-il.
« Balkany a porté l’art du détournement fiscal au rang de discipline olympique, sans oublier son sens unique de l’utilisation des forces de l’ordre comme chauffeurs personnels. Quitte à honorer un condamné et mépriser la justice, autant viser l’excellence en la matière. »
Cette déclaration met en parallèle les condamnations judiciaires des deux hommes politiques pour souligner ce que l'artiste considère comme une incohérence. En suggérant un nom encore plus polémique, Toolate cherche à mettre en évidence l'absurdité, selon lui, de la décision initiale de la municipalité.
Un artiste engagé et anonyme
Toolate n'en est pas à sa première action. Il a déjà réalisé des œuvres commentant des sujets variés, allant de la défense de l'environnement à la critique de personnalités politiques internationales comme Donald Trump. Il préserve son anonymat en communiquant exclusivement par courrier électronique et utilise les réseaux sociaux, notamment Instagram, pour diffuser son travail et expliquer ses intentions.
Un soutien à la mobilisation citoyenne
L'action de Toolate ne se limite pas à une simple provocation artistique. Il a explicitement lié son intervention à un mouvement citoyen déjà existant. « Par cette action humoristique, j'appelle les Niçois à signer la pétition du collectif VIVA ! » a-t-il déclaré.
Ce collectif s'oppose fermement à l'hommage rendu à Nicolas Sarkozy et a lancé une pétition en ligne pour demander au maire de revenir sur sa décision. Selon les informations de l'époque, la pétition avait déjà recueilli 2 718 signatures le vendredi 3 octobre.
L'artiste utilise ainsi sa notoriété pour amplifier la voix des citoyens opposés au projet. Son travail sert de catalyseur pour attirer l'attention médiatique sur la pétition et encourager une plus large participation.
Le contexte de la polémique
La décision de Christian Estrosi de nommer une place importante de Nice du nom de Nicolas Sarkozy a déclenché une vive controverse locale. Des collectifs citoyens et des partis d'opposition ont critiqué ce choix, arguant qu'il est inapproprié d'honorer une personnalité politique ayant fait l'objet de plusieurs condamnations judiciaires. Ils estiment que les noms des lieux publics devraient refléter des valeurs consensuelles et exemplaires, ce qui, selon eux, n'est pas le cas ici.
Une signature qui en dit long
Fidèle à son style, Toolate a conclu son communiqué de presse par une note d'humour grinçant. Il a signé son message par la formule : « avec toute ma considération fiscale, TOOLATE ».
Cette signature est une référence directe aux affaires financières pour lesquelles les deux hommes politiques mentionnés dans son œuvre ont été mis en cause. Elle résume l'esprit de sa démarche : utiliser le sarcasme pour dénoncer des situations qu'il juge problématiques sur le plan éthique et politique.
L'intervention de Toolate illustre comment l'art urbain peut devenir un outil puissant de contestation et de dialogue dans la cité, transformant les murs de la ville en une tribune pour le débat public.





