Depuis huit mois, une portion de l'avenue de la Clua, au nord de Nice, est inaccessible à la circulation, plongeant les habitants du quartier dans un quotidien compliqué. L'affaissement spectaculaire de la chaussée, survenu en avril 2025, a entraîné une fermeture prolongée dont la fin reste incertaine, suspendue à une expertise judiciaire.
La situation, qui devait être temporaire, s'est installée dans la durée, transformant les habitudes de déplacement et générant une frustration grandissante chez les résidents qui attendent des solutions concrètes.
L'essentiel
- Une section de l'avenue de la Clua est fermée à la circulation depuis le 24 avril 2025.
- La cause est un affaissement de la chaussée ayant atteint 60 centimètres.
- Les autorités attribuent le sinistre à des travaux de terrassement sur un terrain privé.
- Une procédure judiciaire est en cours pour autoriser les travaux d'urgence, mais aucune date n'est fixée.
- Les riverains subissent d'importantes perturbations, notamment sur les itinéraires alternatifs.
Huit mois de galère pour les habitants du nord de Nice
Pour les résidents du quartier de la Clua, le 24 avril 2025 marque le début d'une longue période de difficultés. Ce jour-là, la mairie de Nice a pris la décision de fermer complètement l'avenue de la Clua entre les numéros 138 et 140. La raison : un effondrement de la route qui rendait tout passage extrêmement dangereux.
Huit mois plus tard, la barrière est toujours en place. Ce qui n'était au départ qu'une petite portion de route est devenu le symbole d'un problème persistant. Les automobilistes, les livreurs et les transports en commun doivent emprunter des détours, allongeant les temps de trajet et compliquant les déplacements quotidiens.
Un quotidien perturbé et des routes surchargées
L'impact de cette fermeture se fait sentir bien au-delà de la zone sinistrée. Gérard Pellegrini, président du comité de quartier, se fait le porte-parole de l'exaspération locale. Il décrit une situation devenue intenable pour les habitants.
« Ça nous oblige à passer par la route du col de Bast, surchargée, qui est devenue une autoroute », expose-t-il.
Cette route alternative, non conçue pour absorber un tel volume de trafic, est désormais le théâtre d'embouteillages fréquents et de situations à risque. La tranquillité du secteur a laissé place à un flux incessant de véhicules, générant bruit et pollution pour les riverains de cet axe secondaire.
Un effondrement spectaculaire
Le 22 avril 2025, deux jours avant la fermeture totale, les services techniques ont constaté que l'affaissement de la chaussée avait atteint 60 centimètres. Plus inquiétant encore, le mouvement du sol était toujours actif, signalant un risque majeur et imminent pour la sécurité publique.
À l'origine du sinistre : des travaux privés mis en cause
Comment une route peut-elle s'effondrer de la sorte ? Selon les informations communiquées par la mairie de Nice dans un courrier adressé aux riverains le 7 novembre 2025, l'origine du problème serait liée à des travaux de terrassement réalisés sur une parcelle privée adjacente à l'avenue.
La Ville explique que le sinistre est la conséquence de « l'absence des soutènements exigés » lors de ce chantier. Sans ces structures de renfort indispensables, le terrain aurait cédé, emportant avec lui une partie de la voie publique.
Dans un premier temps, les autorités avaient tenté de maintenir une circulation partielle en instaurant un sens unique sur la portion fragilisée. Cependant, l'état de la route s'est rapidement et gravement détérioré, ne laissant d'autre choix que la fermeture complète pour garantir la sécurité de tous.
Une procédure complexe qui ralentit les travaux
Face à l'urgence de la situation, la Métropole Nice Côte d'Azur, qui a la compétence en matière de voirie, a rapidement agi sur le plan juridique. Une procédure de référé a été engagée auprès du tribunal administratif pour obtenir l'autorisation de réaliser des travaux de consolidation en urgence.
Qu'est-ce qu'une procédure de référé ?
Le référé est une procédure d'urgence qui permet de demander à un juge de prendre des mesures provisoires rapides pour prévenir un dommage imminent ou faire cesser un trouble manifestement illicite. Dans ce cas, il s'agit d'autoriser la collectivité à intervenir sur un site affecté par des responsabilités privées.
Le juge a donné son feu vert, autorisant la collectivité à intervenir « à frais avancés ». Cela signifie que la Métropole peut financer les travaux, quitte à se retourner ensuite contre les responsables du sinistre pour obtenir le remboursement des sommes engagées.
L'attente de l'expert judiciaire
Cependant, une étape cruciale bloque encore le démarrage du chantier. Le tribunal a désigné un expert judiciaire dont le rôle est essentiel. Celui-ci doit mener une mission précise :
- Déterminer les causes exactes du sinistre.
- Identifier les mesures conservatoires à prendre immédiatement pour stabiliser la zone.
- Définir la nature et l'ampleur des travaux de réparation définitifs à réaliser.
Tant que cet expert n'aura pas rendu ses conclusions et donné son autorisation, aucun engin de chantier ne pourra intervenir. Pour l'heure, aucune date n'a été communiquée concernant la remise de ce rapport, laissant les riverains dans l'incertitude la plus totale.
En attendant, la zone a été sécurisée et le circuit d'eau potable, qui passait sous la chaussée, a été dévié pour éviter toute rupture d'alimentation. La mairie rappelle que ses services restent à la disposition des habitants. L'équipe de proximité du territoire Collines niçoises est joignable pour toute question au 04.92.15.25.80 ou par courriel.





