Le Bureau d'Enquêtes et d'Analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) continue son travail pour éclaircir les circonstances d'un incident aérien majeur survenu le dimanche 21 septembre, vers 23h30, à l'aéroport de Nice-Côte d'Azur. Cet événement a impliqué un avion de la compagnie tunisienne Nouvelair et un appareil d'easyJet. La collision a été évitée de justesse.
Les enquêteurs se concentrent sur l'analyse des boîtes noires et la collecte des témoignages. Ils cherchent à comprendre la séquence précise des faits et les facteurs ayant mené à cette situation critique.
Points Clés de l'Enquête
- Les quatre enregistreurs de vol des deux avions ont été récupérés et sont en cours d'analyse au laboratoire du BEA.
- Le recueil des témoignages des équipages et des contrôleurs aériens se poursuit.
- La compagnie Nouvelair a évoqué des conditions météorologiques difficiles, mais cette affirmation est contredite par d'autres sources.
- L'incident est qualifié d'« exceptionnel » par les autorités de la navigation aérienne.
Déroulement de l'Incident et Réaction Initiale
L'incident s'est produit sur le tarmac de l'aéroport de Nice. Un avion de Nouvelair, en phase d'atterrissage, a frôlé un appareil easyJet qui se préparait au décollage. La distance minimale entre les deux avions aurait été d'environ trois mètres.
Dès le lundi matin suivant l'incident, le chef du Service de la navigation aérienne Sud-Est (SNA), rattaché à la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), a qualifié l'événement de « pas classique » et même d'« exceptionnel ». Le SNA a immédiatement ouvert une enquête interne.
Chiffres Clés
- 3 mètres : distance estimée entre les deux appareils au moment le plus critique.
- 2 compagnies aériennes : easyJet et Nouvelair sont impliquées.
- 21 septembre : date de l'incident.
L'Intervention du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA)
Le BEA est l'autorité française chargée d'élucider les causes des accidents et incidents graves de l'aviation civile. Placé sous la tutelle du ministère des Transports, cet organisme est indépendant et mène des investigations approfondies pour améliorer la sécurité aérienne.
Le travail du BEA est minutieux et s'étend sur plusieurs jours, voire semaines. Leur objectif est de reconstituer précisément la chaîne des événements et de déterminer les responsabilités potentielles. Cela inclut l'analyse technique et l'examen des facteurs humains et environnementaux.
Exploitation des Boîtes Noires
Le jeudi 25 septembre, le BEA a communiqué une mise à jour sur l'avancement de son enquête via le réseau social X. L'organisme a confirmé que les quatre enregistreurs de vol, soit deux par avion, ont été acheminés à son laboratoire du Bourget, près de Paris.
« Les données ont été extraites et sont en cours d’analyses par les enquêteurs », a précisé le BEA.
Ces boîtes noires contiennent des informations cruciales. Elles enregistrent les conversations des pilotes dans le cockpit (CVR - Cockpit Voice Recorder) et les paramètres de vol de l'appareil (FDR - Flight Data Recorder). L'exploitation de ces données permettra de comprendre les décisions prises par les équipages et de retracer les interactions avec les contrôleurs aériens.
Rôle du BEA
Le Bureau d'Enquêtes et d'Analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) est une institution essentielle pour la sécurité aérienne. Sa mission principale est de mener des enquêtes techniques indépendantes sur les accidents et incidents graves impliquant des aéronefs civils. Les conclusions de ses enquêtes ne visent pas à déterminer des fautes ou des responsabilités civiles ou pénales, mais à formuler des recommandations de sécurité pour prévenir de futurs incidents.
Recueil des Témoignages et Conditions Météorologiques
En parallèle de l'analyse technique des boîtes noires, le BEA poursuit activement le recueil des témoignages. Les équipages des deux avions, ainsi que les contrôleurs aériens en service au moment de l'incident, sont interrogés. Cette phase de l'enquête devrait se prolonger jusqu'à la semaine prochaine.
Les témoignages sont essentiels pour compléter les données techniques. Ils apportent un éclairage humain sur les perceptions et les actions des personnes impliquées.
Controverse sur les Conditions Météo
La question des conditions météorologiques au moment de l'incident est un point de désaccord. Dans un communiqué du mardi 23 septembre, la compagnie Nouvelair a affirmé que l'incident était « survenu dans des conditions météorologiques particulièrement difficiles, marquées par de très fortes pluies et une visibilité extrêmement réduite ».
Cependant, cette déclaration a été contredite. Un passager du vol concerné a diffusé une vidéo qui remet en cause cette version. Cette vidéo, obtenue en exclusivité par Nice-Matin, suggère des conditions visuelles différentes.
Météo-France Alpes-Maritimes, contacté le mercredi 24 septembre, a confirmé avoir transmis toutes les informations pertinentes sur les conditions météo du 21 septembre à l'aéroport de Nice-Côte d'Azur au SNA et au BEA. Une source proche de Météo-France a indiqué de manière informelle que « la météo ne semble pas en cause dans cet incident ».
L'enquête du BEA devra donc clarifier le rôle exact des conditions climatiques, si tant est qu'elles aient eu un impact.
Prochaines Étapes de l'Enquête
Le travail du BEA est complexe et demande du temps. Les enquêteurs devront croiser toutes les informations : données des boîtes noires, témoignages, relevés météorologiques, et procédures de contrôle aérien. L'objectif final est de comprendre les causes profondes de cet incident et de formuler des recommandations pour éviter qu'un tel événement ne se reproduise.
La sécurité aérienne repose sur une analyse rigoureuse de chaque incident. Les conclusions du BEA sont attendues avec attention par l'ensemble de la communauté aéronautique.