Jean-Marc Governatori, conseiller municipal à Nice et figure de l'écologie centriste, a dévoilé une stratégie politique singulière pour les prochaines élections municipales. Il conditionne sa victoire à l'obtention d'un poste de ministre dans le gouvernement français avant le mois de mars prochain, une déclaration qui redéfinit les contours de la campagne à venir.
Points Clés
- Jean-Marc Governatori affirme qu'il sera élu maire de Nice s'il est nommé ministre avant mars.
- Il se positionne comme le seul écologiste "non à gauche" crédible pour un poste gouvernemental.
- Sa candidature vise à incarner une "nouvelle écologie" de droite, axée sur la qualité de vie.
- Il se voit comme un acteur décisif dans le duel attendu entre Christian Estrosi et Éric Ciotti.
Une Équation Politique Inattendue
Lors d'une intervention médiatique ce mercredi 5 novembre, Jean-Marc Governatori a exposé une feuille de route pour le moins surprenante. Le coprésident du parti L'Écologie au Centre a clairement lié son destin municipal à une promotion au niveau national. "Si je deviens ministre avant le mois de mars, oui, [je serai élu maire de Nice]", a-t-il déclaré.
Cette affirmation audacieuse repose sur une analyse personnelle du paysage politique actuel. Selon lui, le gouvernement, qu'il soit dirigé par Emmanuel Macron ou Sébastien Lecornu, serait à la recherche de figures écologistes qui ne sont pas affiliées à la gauche. "Quand Macron ou Lecornu cherchent des personnalités politiques écologistes 'non à gauche', il n’y a que moi en France", a-t-il soutenu pour justifier la plausibilité de ce scénario.
M. Governatori a également fait état de contacts au plus haut niveau de l'État, mentionnant avoir eu "Sébastien Lecornu au téléphone" et avoir failli intégrer les gouvernements précédents. Ces discussions, selon lui, renforcent sa crédibilité en tant que candidat potentiel à un maroquin ministériel.
Le Positionnement de "L'Écologie au Centre"
Le parti co-présidé par Jean-Marc Governatori, L'Écologie au Centre, cherche à offrir une alternative aux partis écologistes traditionnellement ancrés à gauche. Il prône une approche pragmatique, souvent décrite comme une "écologie de droite" ou centriste, qui tente de concilier développement économique et protection de l'environnement, un positionnement qui reste minoritaire sur la scène politique française.
Défense d'une Écologie de Droite
Face aux critiques sur la multiplication de ses candidatures à différentes élections par le passé, Jean-Marc Governatori a fermement rejeté l'étiquette de "candidat à tout". Il a insisté sur la cohérence de son engagement, centré sur l'écologie, un domaine qu'il estime avoir été "gangrené par la gauche".
Pour asseoir sa légitimité, il met en avant son travail de fond sur les questions environnementales.
"Je suis le seul écologiste que vous connaissiez qui ai écrit seize livres sur le sujet, que je connais par cœur. Je suis conférencier à l’ONU, donc je suis quelque peu crédible sur le domaine."
Sa démarche pour Nice s'inscrit dans cette volonté de proposer une nouvelle vision. Il souhaite que sa liste, axée sur la "qualité de vie", réalise le meilleur score possible pour imposer ce qu'il appelle une "nouvelle écologie". Cette approche se veut une alternative aux politiques menées par la majorité actuelle, qu'il critique notamment sur la gestion des transports et de la sécurité.
Critique de la Politique Municipale
Dans de précédentes déclarations, Jean-Marc Governatori avait critiqué la gestion de l'actuel maire, Christian Estrosi, en affirmant : "Le Nice de Christian Estrosi, c’est beaucoup de points de deal, et pas de point de covoiturage". Il propose en contrepartie un projet ambitieux pour les transports municipaux, qu'il qualifie de "meilleure politique de transport municipale de France".
Un Rôle d'Arbitre dans le Duel Niçois
Au-delà de ses ambitions personnelles, M. Governatori se positionne comme un acteur incontournable de la prochaine élection municipale à Nice. Conscient du duel qui se dessine entre le maire sortant, Christian Estrosi, et son rival de droite, Éric Ciotti, il estime que sa candidature jouera un rôle clé.
Il envisage deux scénarios possibles pour son avenir politique local :
- Le meilleur des cas : Une nomination ministérielle qui, par l'élan et la notoriété conférés, le propulserait à la tête de la mairie de Nice dans les quatre mois.
- Le pire des cas : Un score électoral suffisamment élevé pour que sa liste devienne indispensable à la formation d'une majorité.
"Dans le pire des cas, mon électorat fait gagner entre Ciotti et Estrosi, par conséquent nous serons décisifs", a-t-il résumé. Cette stratégie place son mouvement au centre du jeu politique niçois, capable de faire et défaire les alliances post-électorales. Il s'appuie notamment sur un accord national avec l'UDI pour renforcer sa base centriste.
Cette approche, qui mêle étroitement les enjeux locaux et nationaux, introduit une nouvelle dynamique dans une campagne qui s'annonce déjà très disputée. La validation de son hypothèse dépendra entièrement des prochains remaniements gouvernementaux et de la place qui y sera accordée à une écologie qui se revendique de la droite et du centre.





